1955, Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, est envoyé en Égypte pour résoudre le meurtre d’un ami et ancien compagnon d’armes. Au Caire, notre glorieux espion français va devoir affronter des barbouzes soviétiques, belges et allemands, une princesse égyptienne ainsi qu’une secte religieuse. Du moins, si sa suffisance, son racisme et sa xénophobie ne compromettent pas sa mission avant…

S’inspirant du personnage de roman imaginé par Jean Bruce au début des années 50 ainsi que des films qui lui ont été consacrés, Michel Hazanavicius rend un hommage aussi respectueux que rigolard aux films d’espionnage des années 60, façon James Bond. Loin de tomber dans la parodie facile, le cinéaste soigne ses ambiances et fait le choix du brillant pastiche en détournant les codes et clichés inhérents au genre : de la femme fatale aux aventures forcément exotiques. S’appuyant sur un scénario plutôt fin de Jean-François Halin et des dialogues savoureux naviguant entre le second degré, l’absurde (« J’aime me beurrer la biscotte.») et le politiquement incorrect, le film fait mouche à presque tous les coups.

Dans le rôle principal, Jean Dujardin s’en donne à cœur joie et multiplie les poses ridicules dans un costume taillé sur mesure. Parfait en grand gamin condescendant et imbu de sa personne qui collectionne les propos misogynes, racistes et xénophobes sans penser à mal, ainsi que les « j’aime » incongrus. (J’aime me battre, j’aime les panoramas, j’aime le bruit blanc de l’eau, j’aime quand on m’enduit d’huile.)
Cette impertinence, cette liberté de ton que n’aurait certainement pas renié René Coty – et qui manque cruellement aux comédies bon teint actuelles – fait tout le prix de cet OSS 117. Une joyeuse et déconnante réussite.