Affiche du film Ninja Assassin

Élevé à la dure pour devenir un impitoyable ninja, un jeune orphelin décide de se venger de son clan d’insaisissables assassins le jour où celle qu’il aime est sabrée par les siens.

Produit par Joël Silver (L’arme fatale, Piège de cristal) et les sœurs Wachowski (Matrix), cette tentative de remettre au goût du jour les films de ninjas, en vogue dans les années 80, se vautre dans un hideux tout numérique. Des multiples giclées de sang provenant des corps lacérés jusqu’aux combats à l’arme blanche, tout sonne faux dans cette interminable suite d’affrontements où de sombres guignols masqués cabriolent en se donnant des torgnoles. Quant au scénario, il cumule sans complexe des scènes aussi improbables que risibles : alors que le ninja demande à la jeune femme qu’il protège de rester discrète pour ne pas attirer l’attention de l’ennemi, celle-ci gare leur voiture défoncée et criblée de shuriken devant l’hôtel où ils ont trouvé refuge.
Dans le rôle principal, l’athlétique mais inexpressif Rain ferait presque passer les tortues ninja pour des acteurs Shakespeariens, tandis qu’autour de lui s’agitent des acteurs de second plan dont les jeux approximatifs les poussent à se fondre honteusement dans le décor à la manière des ninjas qu’ils combattent ou interprètent. James McTeigue, que l’on a connu plus inspiré avec V pour Vendetta, se cantonne au minimum syndical et escamote dans la pénombre (et dans un sursaut de lucidité ?) la plupart des prouesses de ses hommes de l’ombre.
« Un ninja n’a de raison d’être que s’il n’existe pas » dit-on. On aurait aimé que le cinéaste et ses producteurs lisent cette phrase plutôt que de chercher à nous sabrer le moral avec ce film artificiel.