1967. Si René Coty a laissé sa place au général de Gaulle, OSS 117 reste fidèle aux services secrets français et à ses idées pleines de suffisance sur les femmes et les étrangers. Cette fois, il a reçu l’ordre de se rendre à Rio de Janeiro pour acheter à un ancien nazi un microfilm avec une liste de français ayant collaboré pendant la seconde guerre mondiale… Une mission de routine si les services secrets israéliens, deux catcheurs cagoulés et une bande hippies ne venaient pas contrarier ses plans.

Titre prémonitoire que ce Rio ne répond plus laissant entendre que ce nouvel OSS 117 est aux abonnés absents. Flûte, si l’idée était bonne de déplacer l’intrigue de ce nouveau films de la quatrième vers la cinquième République, il semble que Michel Hazanavicius et son scénariste, Jean-François Halin, n’aient plus grand-chose à raconter et se contentent de surfer sur le succès du Caire nid d’espions en pastichant, cette fois, Hitchcock (La mort aux trousses, Sueurs froides) et les codes cinématographiques en vogue dans les films d’espionnages des années 60, tels que les fameux écrans partagés. Si l’on sourit devant le détournement de cette période hippie, les réparties misogynes ou racistes d’OSS 117 tombent, cette fois, le plus souvent à plat par leurs côtés répétitifs et un peu lourds. Après les Arabes, ce sont les Chinois, les Juifs et les nazis qui en prennent pour leur grade mais sans la touche d’humour fin qui faisait tout le sel de la première aventure. Quant aux dialogues, ils ne font mouche qu’en de rares occasions, comme lors de cet échange entre Dolorès, l’espionne israélienne, et Hubert Bonisseur de la Bath à propos de la dictature brésilienne.
– Et comment vous appelez un pays qui a comme président un militaire avec les pleins pouvoirs, une police secrète, une seule chaîne de télévision et dont toute l’information est contrôlée par l’État ?
– J’appelle ça la France, mademoiselle. Et pas n’importe laquelle : la France du général de Gaulle.

Côté comédiens, le passage de Claude Brosset (décédé depuis le précédent film) à Pierre Bellemare, pour jouer le rôle du chef d’OSS 117, dénote d’emblée un certain manque de fantaisie que peine à rehausser le reste du casting. Face à Jean Dujardin en roue libre, Louise Monot paraît bien fade et fait regretter la pétillante performance de Bérénice Bejo.
Ni vraiment réussi ni totalement honteux, ce nouvel OSS déçoit en choisissant de soigner la forme plutôt que le fond. Chou blanc, donc.