Palsambleu ! N’est-il pas bel et fier le jeune Philibert !
N’a-t-il pas bel allure dans ses collants rouge, jaune et vert ?
Se croyant Breton, fils de producteur d’artichauts
Il se découvre Comte, mais toujours puceau.
Qu’importe, venger son vrai père devient sa quête
A un infâme Bourguignon il doit faire sa fête.
Chemin faisant, se battant avec hardiesse.
Il portera secours à une dame en détresse.
Et tout en festoyant d’un croupion de groin.
Il lui promettra son épée, sa fleur et son machin.
Mais le Bourguignon ne l’entend point de cette oreille
Courroucé par les exploits de ce vengeur à nul autre pareil !
Réalisé par un ancien de Grosland et scénarisé par Jean-François Halin (ancien auteur des Guignols de l’info et scénariste des OSS 117 avec Jean Dujardin), Philibert aurait pu être une parodie corrosive truffée de dialogues insolents. Malheureusement, le film est également produit par M6 et plutôt que l’ancien esprit Canal +, il semble que ce soit l’humour des sitcoms de la « petite chaine qui monte » qui ait primé. La présence d’Alexandre Astier au générique (créateur et acteur de Kaamelott) ne faisant que renforcer cette impression.
Sylvain Fusée se cantonne donc le plus souvent à un gentil pastiche des films de cape et d’épée. Ceux d’André Hunebelle en général et du Robin des bois avec Errol Flynn en particulier. Pas désagréable, mais pas hilarant non plus, le film est une succession de petites saynètes s’amusant des poncifs du genre. Certains gags font mouche (le garde qui passe et repasse sur le chemin de ronde sans voir le héros escaladant la muraille du château ou l’éternel galérien Turc, forcément chauve avec une queue de cheval) mais d’autres tombent un peu à plat comme ces accélérés systématiques dès qu’a lieu un combat ou une chevauchée.
Bref, si Philibert mérite qu’on débourse quelques écus c’est surtout au talent des comédiens qu’il le doit et plus particulièrement à l’interprétation réjouissante de Jérémie Renier dans le rôle titre. Avec ses airs naïfs et son rire tonitruant, les mains bien posées sur les hanches, il mouille sa chemise et joue à fond son personnage de candide bretteur adepte des collants moule paquet. Manu Payet (en clone de Bourvil) et Elodie Navarre (en potiche éplorée) complètent idéalement sa bondissante prestation en ne lésinant pas sur le frottage d’entrejambe pour l’un et les baisers chastement appuyés pour l’autre. Seul Alexandre Astier déçoit en méchant un peu convenu.
Divertissantes, Les aventures de Philibert devraient plaire aux plus jeunes ainsi qu’à tous les nostalgiques des films de Jean Marais auquel le Capitaine Puceau rend finalement un respectueux et souriant hommage.