Du Mercantour au Cotentin, le long périple à pied de Pierre, écrivain aventureux, qui décide de prendre les chemins de traverse pour mieux se reconstruire suite à un grave accident.

S’inspirant d’un récit autobiographique de Sylvain Tesson, Denis Imbert nous offre un joli périple initiatique qui célèbre la belle variété des paysages français tout en proposant un bout de chemin avec Jean Dujardin.
Denis Imbert place sa caméra à hauteur d’homme et sa mise en scène accompagne le mouvement, cheminant à la cadence de son personnage sans trop chercher à le dévier de sa route, notamment en direction du fameux accident et des mois de rééducation. Des à côtés tellement peu développés que l’on aurait presque pu s’en passer, à l’image de cette anecdotique histoire d’amour entre Pierre et Anna, interprétée par l’impeccable Joséphine Japy, qui touche peu et finit par faire du surplace. Car c’est sur les pas de Dujardin que l’on se sent bien, à la découverte des gens, des paysages et au rythme des amis de passage qui viennent soutenir Pierre dans sa démarche.
Le seul point de côté à cette longue randonnée vient des réflexions, très écrites, que l’écrivain égrène sur son chemin et qu’il consigne dans un carnet Moleskine, gage de l’authentique aventurier lettré. Propos bateau sur la désertification des campagnes et la densification des villes et petites piques à l’égard des néoruraux qui préfèrent la 5G aux chants du poulailler. Dans ces moments-là, Jean Dujardin abuse, peut-être, des poses inspirées face à l’immensité et peine à transmettre l’émotion de la lente réparation, autant physique que psychologique, de son personnage. Pas de quoi se priver pour autant de cet agréable circuit, d’autant qu’il se fait en bonne compagnie.