
Une secrétaire vole une grosse somme d’argent que lui a confié son patron et file retrouver son amant. Mais le voyage est long et stressant. La pluie et la fatigue stoppent sa fuite en avant et la poussent à trouver un refuge pour la nuit. C’est alors qu’elle aperçoit une enseigne lumineuse au bord de la route, celle du Bates Motel.
On a déjà tout dit et écrit sur ce classique d’Alfred Hitchcock.
Sur la force de son intrigue manipulatrice qui, d’une intrigue policière, vire sans prévenir au cauchemar horrifique.
Sur son fameux coup de théâtre à la moitié du film.
Sur les différents niveaux de transfert des personnages, qu’ils soient scénaristiques (la figure principale devient secondaire et inversement) ou psychanalytiques.
Sur le côté novateur du film, préfigurant les slashers des années 70.
Sur la puissance de la mise en scène qui, s’aidant du hors-champ, fait voir aux spectateurs des choses qui ne sont pas à l’écran.
Sur le noir et blanc somptueux destiné à accentuer la noirceur de l’histoire tout en atténuant la violence graphique et les aspects gore du récit.
Sur l’inquiétante maison au sommet de la colline, véritable personnage à part entière.
Sur la verticalité du sublime générique créé par Saul Bass.
Et, bien entendu, sur la magnifique et stridente partition composée pour l’occasion par Bernard Herrmann.

Mais si le film fascine toujours autant c’est aussi grâce à la performance de deux grands acteurs qui se partagent littéralement le film et dont l’importance des rôles s’inverse, à mi-parcours, après une scène commune en forme de passage de relais. Janet Leigh (actrice confirmée dans son dernier grand rôle) et Anthony Perkins (acteur débutant dans son premier grand rôle) composent intelligemment les deux faces d’une même pièce. Revoir leurs jeux de visage incarner en silence, mais de manière si expressive, les pensées et les sentiments qui les habitent est un réel tour de force. Aussi impressionnant que la mise en scène au cordeau (j’allais dire au couteau) du grand maître du suspense qui signait là l’un de ses derniers grands films.
Chef d’œuvre. Bravo pour cet article ! Et c’est vrai que Janet Leigh est aussi formidable que Perkins.
Merci chère amie. 😉 Je découvre de nouvelles choses à chaque visionnage de ce film. 😀
Un film à voir plusieurs fois, donc ! Bonne journée cher Marc Aurele 🙂
Un chef d’œuvre que j’ai découvert lors de mes cours de cinéma-audiovisuel au lycée. Il est devenu un de mes films préférés. J’ai lu le roman des années plus tard et même si le matériau de base est là, l’adaptation est bien meilleure. Quand on sait que cette histoire est inspirée d’Ed Gein, ça fait froid dans le dos. Bref, un grand moment de cinéma.
Hitch en fera d’autres encore plus forts après, mais il faut bien avouer que celui-ci a fait des petits.
Si tu penses aux Oiseaux ou à Pas de printemps pour Marnie, je n’en suis pas particulièrement fan. 😉
Les Oiseaux, j’aime beaucoup. Moins Marnie, je suis comme toi. Mais Frenzy, c’est très bon !
Un film culte 🙂 !
C’est un des films « obligatoires », de toute façon. Incontournable ! Comment imaginer être autorisé à fréquenter les salles de cinéma si on n’a pas vu PSYCHOSE ?
Je n’aime pas trop être d’accord avec GUDULE, qui est volontiers radical dans ses approches, mais je pense aussi que PSYCHOSE, mais aussi d’autres films que nous laisserons à chacun d’élaborer la liste imaginaire, devrait faire partie de la panoplie minimum pour aborder le monde du cinéma dans la vie. Et même le monde de l’image animée.
Beaucoup d’élèves, en France, sont transportés au cinéma au cours de leur scolarité, et c’est surtout l’occasion pour eux de profiter d’une ambiance d’école « buissonnière » (… en plein minéral), mais ça reste l’occasion d’ouvrir un peu les yeux sur la beauté et l’inventivité de ce médium réservé à la consommation collective.
PSYCHOSE peut accessoirement rappeler aux jeunes générations qu’il n’y a pas besoin de couleur, de grands effets spéciaux ni de torrents d’hémoglobine pour provoquer l’angoisse …
Evidemment, je partage modestement tout ce que Marcorèle peut dire ici avec son habituel talent sur ce monument du 7ème art, à relier avec toute l’œuvre d’Hitchcock.