Affiche du film Split
Trois adolescentes sont enlevées et séquestrées par un étrange individu nommé Kevin. Un homme d’autant plus imprévisible que 24 personnalités cohabitent en lui.
Après plusieurs années d’errance cinématographique, M. Night Shyamalan revient à ses fondamentaux et raccroche les wagons, au propre comme au figuré, avec le début de sa filmographie. Pour Split, il renoue avec le huis clos angoissant, déjà abordé dans Signes, qu’il explore cette fois par le biais d’un trouble mental particulier qui touche le kidnappeur : celui du trouble dissociatif de l’identité. Une pathologie que le cinéaste, grand amateur de théories fumeuses, présente comme le début d’une possible évolution de la race humaine. Une hypothèse et un scénario malin, à base de maltraitance enfantine, qui sont surtout prétexte à un fantastique numéro d’acteur. James McAvoy porte le film sur ses épaules et donne au personnage de Kevin une ambiguïté vraiment terrifiante. Une prestation d’autant plus efficace qu’elle ne repose finalement que sur la finesse de son jeu.
Affiche américaine du film Split Dommage que le cinéaste gâche un peu la performance dans le dernier quart d’heure de son film par l’utilisation d’effets un peu trop appuyés. Heureusement, la dernière scène ouvre d’intéressantes perspectives, inscrivant Split dans un projet plus ambitieux que M. Night Shyamalan, en avance sur son époque, avait dû abandonner au début de sa carrière faute de succès.
A mi-chemin entre Psychose et Shining, Split a en tous cas le mérite de renouer avec la figure du plus effrayant des monstres de cinéma, celui à visage humain.