Est-ce la tentation d’une île, la possibilité de siffler en travaillant ou la beauté de Catrinel Marlon ? Toujours est-il que cette histoire de flic ripou parti apprendre le silbo, une ancienne langue sifflée, dans une île des Canaries afin de faciliter la libération d’un trafiquant de drogue emprisonné en Roumanie est loin de justifier les nombreux sifflets d’admiration de la critique. Loin de vouloir persifler, comment peut-on voir du postmodernisme ou du second degré dans cette histoire qui joue sur la déstructuration de son récit pour mieux en masquer les lacunes et la vacuité, qui fait de grossiers clins d’œil à des classiques comme Psychose ou Gilda et dont les policiers, aux méthodes de surveillance datées, roulent en Dacia ? Et que dire de la conclusion peu crédible de cette intrigue ?
Les siffleurs ont beau faire, ils sont loin de couper le sifflet.
Et dire que tu as classé ce film dans la catégorie « Convenable »… 😀
😉
Ah, qu’il doit être bon d’entendre siffler le boulet ou la balle sur le champ de bataille et de comprendre qu’il ou elle atteint un autre que soi-même … Cela fait pourtant partie des choses qui ne se disent pas quand on rentre du combat.
Alors, quand la critique talentueuse est talent-tueuse, on se plait à penser qu’on est encore bien vivant alors que la cible des flèches est terrassée avec brio, comme si les traits juxtaposés formaient un coeur ou un sourire moqueur sur le corps d’un adversaire qui ne méritait qu’une chose au mieux : qu’on s’applique à lui former un linceul brodé ou une dernière boite pour le voyage vers l’oubli …
Mon dernier film de 2020 date de février. Il paraît que les salles de ciné vont rouvrir.