Affiche du film Matrix Revolutions
Les machines sont aux portes de Sion tandis que l’agent Smith, ivre de vengeance, fait désormais cavalier seul. Il est temps pour Néo d’assumer son rôle d’élu car, pour l’humanité, l’heure de l’ultime bataille a sonné.
En regagnant le monde réel et en se focalisant presque exclusivement sur la résistance de la cité de Sion, les Wachowski touchent le fond en perdant tout sens de la mesure.
Bourrins. Les combats à l’arme lourde s’enchaînent dans un déluge de feu et d’acier (les valeureux soldats sont équipés d’imposants exosquelettes inspirés de l’équipement d’Ellen Ripley dans Alien’s, le retour) qui flirte avec le ridicule (alors que les machines tueuses tombent par centaines autour des courageux défenseurs de Sion, elles ont la bonté de toujours laisser accessible un petit chemin pour permettre à leurs ennemis d’être ravitaillés en munitions).
Bavard. Les dialogues pseudo philosophico-christiques ont laissé la place aux insupportables jérémiades de l’agent Smith qui saoule ses adversaires de grands discours avant d’agir. Preuve que l’intelligence artificielle et les Wachowski qui l’ont créé n’ont pas tenu compte de la fameuse réplique de Tuco dans Le bon, la brute et le truand : « Quand on tire, on raconte pas sa vie ! ».
Pour le reste, Matrix Revolutions assume (enfin !) ouvertement l’esthétique vestimentaire de la trilogie lors d’un passage, aussi bref qu’inutile, dans le club SM du Mérovingien et confirme qu’une dilogie aurait suffi pour mener à son terme le brillant postulat de départ de Matrix, au lieu de sombrer dans ce délayage intempestif destiné à satisfaire les sirènes du box office et de la trilogie à tous prix. La révolution attendra…