
Pour écrire son nouveau livre, Emma décide de se faire engager comme prostituée dans une maison close de Berlin.
Avec son affiche de film érotique des années 80, La maison joue la carte de l’ambiguïté.
Bordel !
Est-on devant une dénonciation de la prostitution ?
L’étude très partie-culière d’une forme de sororité ?
Ou un érotique soft pour amateurs de baises en chambres closes ?
Anissa Bonnefont ne se mouille pas et préfère se réfugier derrière l’adaptation du livre autobiographique d’Emma Becker. Elle précise même, en début de film, que tout ceci est : « D’après une histoire vraie », gage indiscutable d’authenticité et de sérieux.
On suit donc les aventures et mésaventures d’une femme qui aime le cul et s’y adonne dans le but, avoué, d’écrire un roman et celui, inavoué, d’y prendre du plaisir. Une expérience filmée de manière tellement léchée et esthétisante qu’elle peinera à convaincre ceux qui militent contre la prostitution tout en dédouanant ceux qui apprécient les petits films érotiques du dimanche soir. Reste la convaincante prestation d’Ana Girardot, qui donne courageusement de sa personne, bien épaulée par une solide distribution féminine. C’est grâce à elles et à leurs rares moments de pause entre filles, pas vraiment de joie, que La maison s’ouvre enfin sur l’essentiel.
Si c’est interdit aux moins de 16 ans, je suis donc autorisé à voir ce film. 🙂
Si ce n’est pas interdit aux moins de 18 ans, c’est que les images doivent être très édulcorées.
Faut voir… ou pas.
A toi de voir si c’est assez festif… 😉
Pas sûr que je la loue pour fêter le nouvel, j’attendrai que cette « Maison » passe… à la maison.
C’est ce qu’on appelle un cas Zanier. 😉 😂
Auriez vous, Marcorèle, du mal à affirmer que ce film vous a plu ?
Est-ce parce que ce film serait un film entre femmes : Fait par une femme pour être regardé par les femmes.
LA MAISON serait dans la veine très dans le vent de la sororité, et les frères n’y auraient pas leur place, ne seraient pas admis à en parler ou à prendre position, comme dans certains cercles féministes ?
Une échappatoire serait, si on n’est pas sœur et qu’il n’est pas admis d’être frère, de se réfugier dans le statut non genré d’adelphe. Mais faut-il l’accepter ?
Le monde des bordels, que je ne connais pas, fait fantasmer, au carrefour de l’interdit, le sexe, la volupté, le secret, la technique sexuelle, l’inconséquence, la décadence, l’abus, le commerce, … Alors, l’imagination de chacun est instantanément en route même si les images déjà reçues faussent les choses, et que la réalité de ces lieux n’avait certainement rien de romantique.
Ce nouveau film sur les bordels semble esthétique et féminin. Tant mieux ! Qu’il soit une brique de plus dans l’affirmation du désir féminin et sa libération après des millénaires de contrainte masculine. Tout le monde y gagnera, hors des maisons, bien entendu … Car je ne crois pas que les bordels soient un lieu de plaisir pour les prostituées. Un lieu de sécurité, certainement, et c’est pour cela que je serais plutôt favorable à leur organisation, mais les abus masculins y perdureront forcément, tant qu’ils sont les clients dominants.
Le film a l’air très beau.