Pour écrire son nouveau livre, Emma décide de se faire engager comme prostituée dans une maison close de Berlin.

Avec son affiche de film érotique des années 80, La maison joue la carte de l’ambiguïté.
Bordel !
Est-on devant une dénonciation de la prostitution ?
L’étude très partie-culière d’une forme de sororité ?
Ou un érotique soft pour amateurs de baises en chambres closes ?
Anissa Bonnefont ne se mouille pas et préfère se réfugier derrière l’adaptation du livre autobiographique d’Emma Becker. Elle précise même, en début de film, que tout ceci est : « D’après une histoire vraie », gage indiscutable d’authenticité et de sérieux.
On suit donc les aventures et mésaventures d’une femme qui aime le cul et s’y adonne dans le but, avoué, d’écrire un roman et celui, inavoué, d’y prendre du plaisir. Une expérience filmée de manière tellement léchée et esthétisante qu’elle peinera à convaincre ceux qui militent contre la prostitution tout en dédouanant ceux qui apprécient les petits films érotiques du dimanche soir. Reste la convaincante prestation d’Ana Girardot, qui donne courageusement de sa personne, bien épaulée par une solide distribution féminine. C’est grâce à elles et à leurs rares moments de pause entre filles, pas vraiment de joie, que La maison s’ouvre enfin sur l’essentiel.