Un reporter, Joseph Rouletabille, et son fidèle photographe se rendent au château du Glandier pour tenter d’élucider une bien étrange agression en chambre close.

En adaptant au cinéma le roman policier imaginé par Gaston Leroux, Bruno Podalydès remet au goût du jour un type de récit bien particulier, celui des fameuses énigmes en chambre close dont Le mystère de la chambre jaune est l’une des références majeures. Il reprend, ainsi, parfaitement à son compte la poésie et les extravagances d’un texte en totale adéquation avec l’humour fantasque dont son cinéma est coutumier.
D’une beauté visuelle de tous les instants (les plans dans le parc du château, que ce soit au crépuscule ou dans la douce lumière d’une fin d’après midi, sont à couper le souffle), inventif (le récit s’ouvre sur une étrange machinerie où une bille roule en déclenchant des réactions en chaîne), le film renvoie aussi à l’enfance et au charme décalé, voire agréablement suranné, des bandes dessinées d’autrefois. Les aventures de Tintin semblent être une des références principales de Bruno Podalydès qui parsème son film d’enquêteurs en chapeaux melon « gentils mais pas très futes-futes » dans un château digne de Moulinsart avec, pour héros, un Rouletabille qui pourrait être le grand-père du personnage inventé par Hergé.

Porté par la musique intrigante de Philippe Sarde et par une distribution impeccable qui s’amuse beaucoup de la fine partition comique qui lui est confiée, Le mystère de la chambre jaune doit également beaucoup à la performance de Denis Podalydès. Grâce à son interprétation juvénile et excentrique du reporter, il réussit l’exploit de nous faire oublier qu’il est un peu trop vieux pour le rôle.
Chapitrée comme il se doit, rarement adaptation littéraire aura trouvé si bel écrin pour s’épanouir sur grand écran, sublimée par la mise en scène élégante et baroque d’un Bruno Podalydès en état de grâce.