Dans les années 50, Alice et Jack vivent le parfait amour dans une jolie ville construite en plein désert. Dans cette citée, lisse et parfaite, qui a été créée et financée par la mystérieuse société pour laquelle travaille Jack, les femmes n’ont qu’un seul devoir : rester à la maison en attendant le retour, chaque soir, de leurs époux. Mais la curiosité d’Alice sur les activités secrètes de son mari va commencer à fissurer ce petit monde idyllique ainsi que sa santé mentale.

Pas de doute, Olivia Wilde sait s’y prendre pour soigner ses ambiances et faire naître insidieusement le malaise dans l’univers clinquant et aseptisé qu’elle a su créer. Sa mise en scène tape à l’oeil (jouant autant sur les symétries, les images subliminales que sur l’enchaînement ininterrompu des rebondissements) s’avère plutôt efficace, d’autant qu’elle est bien épaulée par son impeccable actrice principale, Florence Pugh.
Alors pourquoi cet ennui qui étreint, à mi-parcours, le spectateur le mieux disposé ?
C’est sans doute qu’à trop se regarder filmer pour faire passer ses brillantes idées féministes sur la domination masculine, la réalisatrice finit par se perdre dans les méandres d’une intrigue qu’elle voudrait labyrinthique mais qui, en définitive, s’avère juste abscons.
Jouer au plus fin avec son public, c’est le lot de tout thriller qu’il soit fantastique ou psychologique. Mais prendre un malin plaisir à oublier toute vraisemblance pour mieux le dérouter, voilà qui relève de l’arnaque narrative.
Bref, c’est à n’y rien comprendre.
Don’t worry darling, le patriarcat n’a rien à craindre devant cette jolie coquille vide.