Alors qu’il fait du porte à porte pour évangéliser Los Angeles, Joe Young, un jeune mormon candide expert en arts martiaux, est embauché sur le tournage d’un film pornographique pour interpréter un super-héros du sexe : le capitaine Orgazmo.
Pépite méconnue du tandem Trey Parker et Matt Stone – créateurs, la même année, de la célèbre série animée South Park – cette farce triviale peut être considérée comme le mètre étalon de la comédie régressive grâce à un humour couillu et poilant qui renvoie joyeusement religion et pornographie dos à dos. L’un objet de culte et l’autre objet de cul(te), mais tous deux favorisant l’abrutissement des masses.
Derrière la charge contre les promoteurs du sexe se glisse, également, une critique du système hollywoodien avec ses producteurs cupides et ses comédiens obligés, par contrat, d’enchaîner sans fin les suites de leurs films à succès.
Multipliant les gags et les trouvailles sonores (l’orgazmotron qui fait le bruit d’une boîte à meuh ou la petite ritournelle qui accompagne chaque scène gentiment olé olé) Capitaine Orgazmo, qui s’offre les services de plusieurs gloires du porno d’alors, s’enorgueillit aussi d’une improbable galerie de personnages bien troussés : de l’impayable Chaudaboy (l’acolyte très outillé d’Orgazmo) à l’inénarrable macho « Yé souis Sancho », en passant par Matt Stone qui aurait bien mérité un phallus d’or pour son interprétation hilarante d’un photographe de plateau ahuri, fan de licornes et de Depeche Mode.
À noter que la version française du film est particulièrement réussie.
De passe-partouze en roquette-quéquette, adaptateur et doubleurs (bite) s’en sont vraiment donné à cœur joie pour se mettre au diapason de la version originale.
Précurseur déconnant des films de super-héros qui allaient bientôt envahir les écrans, cette comédie devenue « culte » avec le temps – mais qui ne sera pas du (mauvais) goût de tout le monde et encore moins des habitants de l’Utah – n’aura malheureusement pas eu de suite, le film ayant subi à sa sortie les foudres de la censure.
Quel dommage. Car vraiment, cher Capitaine, « Jésus et moi, on t’aime ».
Un vrai chef-d’œuvre du 7ème art ! 🙂
Ravi que tu connaisses. 😉
Mais pourquoi avoir attendu 22 ans pour nous en parler, Marcorèle ! Ca a l’air d’être du grand art, ce film !
En effet, ça mérite des suites et même une programmation hebdomadaire dans toutes les écoles de Salt Lake City, de l’UTAH et partout où le b on dieu remplace le cerveau, jusqu’à ce qu’abjuration s’en suive !
Il faut pousser très loin le bouchon pour réveiller les consciences.
On peut malheureusement regretter que cet électrochoc ne soit pas branché sur ceux qui en ont besoin. Du moins, il permet de débusquer les ennemis de la pensée par soi-même et ceux de la libre expression …
Espérons qu’HOLLYWOOD trouve encore parfois le courage et le pognon pour sortir ce type de farce non dénuée d’esprit malgré sa forme potache.
Je me le note :)!
Oh la belle perle dont je garde un excellent souvenir. Un très bon film de super-héros que l’on ne verra jamais chez Marvel/Disney.
A rééditer d’urgence en coffret mediabook HD !
Alors là oui, je vote pour une ressortie de ce film dont la dernière édition DVD date un peu… Et est quasiment introuvable.