Mordu par une araignée génétiquement modifiée, un étudiant complexé du nom de Peter Parker se retrouve doté de super pouvoirs. D’abord grisé par ses nouvelles capacités, il va vite découvrir qu’un « grand pouvoir implique de grandes responsabilités. »

Avec le X-Men de Bryan Singer et, dans une moindre mesure, le Blade de Stephen Norrington, le Spider-Man de Sam Raimi va poser les bases de l’hégémonie Marvel au cinéma. Des bases solides car orchestrées par un cinéaste à la mise en scène inventive qui apprécie vraiment le personnage qu’il transpose à l’écran. Pas encore empêtré dans les cabrioles en vue subjective et l’humour balourd d’un Andrew Garfield ni dans les cascades high tech et les blagues de cours de récréation de Tom Holland, Sam Raimi tisse un personnage complexe qui retrouve l’esprit et la quintessence du héros de papier. À la différence de ceux qui prendront sa relève et se focaliseront principalement sur les exploits liés aux super-pouvoirs de Peter Parker, le réalisateur d’Evil Dead a parfaitement compris que tout l’intérêt de cet adolescent résidait dans sa lente métamorphose en adulte, passant d’une certaine forme d’insouciance à des choix moraux ayant de graves conséquences pour lui et ses proches. Dans le rôle titre, Tobey Maguire est l’incarnation parfaite de ce héros romantique et tourmenté aux prises avec une transformation autant physique que psychologique. Alors même si les effets spéciaux paraissent aujourd’hui un peu datés, que le costume métallique du Bouffon vert est un peu ridicule et que notre araignée préférée est étrangement privée de ses lance-toiles, le film reste indémodable grâce à la qualité de l’interprétation, la dualité de quasiment tous les personnages et une surprenante noirceur. Autant de pistes passionnantes qui ne seront, hélas, pas vraiment exploitées ensuite, si ce n’est dans sa suite directe, faisant de ce Spider-Man une référence en la matière.