Le 24 décembre au soir, dans un petit village de Savoie enneigé, le père Cornusse – fabriquant de globes terrestres – entreprend de faire comme chaque année la tournée du village déguisé en père Noël.
Une bien curieuse journée que cette veille de noël qui voit le retour au château, après plusieurs années d’absence, de l’énigmatique baron Roland ainsi que l’apparition d’un mystérieux voleur.
Mais le plus étrange est la découverte dans les montagnes du cadavre d’un homme déguisé en père Noël.
Avec cette première production de la Continental-Films (société de production française financée par des capitaux allemands) durant l’Occupation, Christian-Jaque parvient à éviter le film de propagande pour renouer avec l’esprit d’aventure qui animait Les disparus de Saint-Agil.
S’inspirant, lui aussi, d’un roman de Pierre Véry, L’assassinat du père Noël propose un conte de Noël où se conjuguent mystère, enfance, humour et bons sentiments. Mais, cette fois, l’alchimie fonctionne moins bien car les enfants passent aux seconds plans afin de mettre en avant l’histoire d’amour cucul la praline entre le baron Roland, joué par l’onctueux Raymond Rouleau et son sourire carnassier, et la fille du père Cornusse, interprétée avec langueur par la blonde Renée Faure.
Heureusement, le cinéaste sait toujours soigner ses ambiances et donne un aspect réellement angoissant à son village, isolé au milieu des montagnes enneigées.
Et puis quelques dialogues font mouche, comme cette phrase lancée par l’instituteur à ses élèves au début du film : « Il n’y a au monde que deux manières de s’élever. Ou par sa propre industrie ou par l’imbécillité des autres », le tout porté par d’excellents seconds rôles : de Marie-Hélène Dasté – inquiétante Mère Michel – à Héléna Manson, en passant par le jeune Bernard Blier.
Pourtant, si le film reste en mémoire, c’est surtout pour la performance d’Harry Baur, dans un de ses derniers rôles. Il y compose un truculent père Cornusse qui lui permet de laisser éclater son talent d’acteur. Notamment dans sa mémorable tournée avinée, déguisé en père Noël.
Face à lui, Robert Le Vigan incarne un singulier instituteur aussi sympathique qu’inquiétant comme le dévoile la farandole diabolique à laquelle il participe, mise en scène avec maestria par Christian-Jaque.
L’un (Harry Baur) bientôt arrêté par la Gestapo, l’autre (Robert Le Vigan) collaborateur notoire.
Moins réussi que Les disparus de Saint-Agil, ce gentil conte de Noël n’en possède pas moins d’indéniables qualités. Assez, en tous cas, pour divertir petits et grands.
j’aimais bien ce film mais cela remonte à pas mal d’années…
J’aime beaucoup de manière générale le travail de Christian Jaque :).
Oui, je suis d’accord avec toi. 🙂
J’ai lu le livre; je chercherai maintenant à voir le film.
J’adore ce film et je le regarde régulièrement en fonction de au moins un visionnage tous les deux ans depuis… 😉 😉