
Un inspecteur de police de San Francisco enquête sur le meurtre d’un homme tué à coups de pic à glace alors qu’il faisait l’amour. Les soupçons se portent aussitôt sur sa maîtresse, Catherine Tramell, riche et brillante romancière qui avait décrit le meurtre dans son dernier ouvrage. Est-elle coupable ou victime d’un tueur qui reproduit à l’identique les crimes qu’elle imagine sur papier ? C’est ce que va tenter de découvrir l’inspecteur qui n’est pas insensible aux charmes de la belle.
Paul Verhoeven orchestre avec Basic Instinc un film noir, hitchcockien en diable, avec héros manipulé, blonde fatale et musique envoûtante de Jerry Goldsmith qui compose pour l’occasion une de ses plus belles partitions.
Profitant d’un scénario particulièrement équivoque de Joe Eszterhas, le cinéaste continue d’explorer, après Robocop et Total Recall, la face sombre de héros ambivalents. Une dualité qu’il pimente cette fois de scènes de sexe plutôt explicites et d’un interrogatoire épicé qui marquera la mémoire cinématographique collective, rendant Sharon Stone célèbre d’un mouvement de jambes. Jamais la comédienne n’aura été aussi belle que dans ce film où chaque plan semble avoir été composé pour la magnifier.

C’est peu dire qu’elle vole la vedette à un Michael Douglas dont le personnage est présenté comme un macho impulsif et trop sûr de lui. Décrié à l’époque par certains mouvements féministes et homosexuels, Basic Instinct met pourtant un point d’honneur à valoriser son héroïne, femme libre de corps et d’esprit, face à des hommes bornés uniquement guidés par leurs pulsions. Une leçon de cinéma dont Hollywood ne retiendra rien, hormis le regain d’intérêt des spectateurs pour les scènes d’amour un peu lestes. S’ensuivront toute une vague de thrillers érotico-pathétiques dont un certain Sliver qui réunira de nouveau scénariste et actrice. Loin d’être un succès, cette sulfureuse recette, déjà bien éventée, amorcera la chute de leurs carrières respectives.
C’est loin d’être le cas de Basic Instinct, polar vénéneux qui continue de se bonifier avec les années. Emblématique des années 90, il demeure un pic dans la filmographie de Paul Verhoeven, cinéaste éclectique aussi passionnant que dérangeant.
C’est un pic qui ne t’a pas laissé de glace, on dirait ! Et en effet Sharon Stone était une superbe femme, qui ne se limitait pas à son jeu de jambes…
Tout à fait. Aussi envoûtante que la musique de Goldsmith. 😉
Un classique toujours aussi sulfureux rediffusé actuellement sur TCM cinéma en copie restaurée, avec en complément un excellent documentaire rétrospectif. Programme également disponible dans la récente édition Blu-ray (steelbook+4K+livret) éditée par Studio Canal.
Merci Nico. J’ai pu le revoir en salles, ce qui est fort appréciable. 🙂
Rien ne remplace l’expérience de la salle. 🙂
Cela fait longtemps que je me dis qu’il faut retourner voir Catherine Tramell. Il serait temps pour moi de passer à l’acte, surtout après lecture de cet article pousse-au-crime.
Je ne l’avais pas revu depuis sa sortie en 1992. J’ai profité de sa ressortie en salles et j’ai été agréablement surpris. 😉
Paul Verhoeven avait excellé avec BASIC INSTINCT en 1992, presqu’autant qu’il a été léger avec BENEDETTA cette année … Je me pique d’affirmer que l’exigence a fondu en 30 ans !
Je suis d’accord, Poulain. 🙂
Oui, c’est bien gentil, tout ça, tout ce concert harmonieux de gens tous d’accord et dont je suis également … Mais une question reste en suspens : Culottée ou pas culottée dans la scène torride ?
Quel culot ! 😉
Basic Instinct fait partie des films que j’aime bien même si je sais que Paul Verhoeven a fait de meilleurs films 🙂
Oh, pour moi, il fait partie du haut du panier parmi ses nombreux films. 🙂
Je sais que je suis moins fan de ses derniers films : « Elle » par exemple même si je sais qu’il a de bonnes critiques.
J’avais aimé Elle. Moins Benedetta. 😉
Pas encore vu « Benedetta » ^^