Affiche du film Elle
À la tête d’une entreprise de jeux vidéo, Michèle est une femme à poigne, en affaire comme en amour.
Victime d’un viol à son domicile, elle ne laisse rien paraître et décide de découvrir l’identité de son mystérieux agresseur.
Un jeu dangereux qui se mêle au retour, sous les feux de l’actualité, d’un sinistre secret de famille.
Pour Elle, Paul Verhoeven (Robocop, Basic Instinct) sort de sa retraite et se réinvente cinéaste hexagonal.
Pour Elle, il fait dans le Chabrol au vinaigre sans, pour autant, renier ses origines de hollandais violent.
Elle aime le poil à gratter autant qu’il aime disséquer – pour mieux les tourner en dérision – tous les affolés : qu’ils soient du sexe, de la religion ou de l’argent.
On boit donc du petit lait, quand Elle & vire à un jeu de massacre aussi décapant qu’excessif.
Car Elle n’a cure du politiquement correct qui prévaut dans la plupart des productions françaises actuelles sous prétexte de s’attirer les bonnes grâces du dieu Audimat.
Si seulement, Elle pouvait donner le goût à tous nos réalisateurs d’un cinéma plus audacieux et ambigu.
Si seulement nos acteurs pouvaient prendre exemple sur Elle, Isabelle Huppert, qui ne craint pas d’offrir une interprétation troublante et équivoque, au diapason d’un récit rusé et tortueux.
Car si Elle aime choquer, Elle donne également à réfléchir sur la condition de l’homme en qui, toujours, sommeille une part de monstruosité.
« Dieux vomit les tièdes », Paul Verhoeven aussi.