Michel Houellebecq rejoint la comédienne Blanche Gardin en Guadeloupe où elle doit présider un concours de sosies de l’écrivain. Mais, entre l’alcool à profusion et l’absorption de différentes substances, le séjour vire rapidement au grand n’importe quoi.

Il faut aimer les montagnes russes pour suivre la filmographie de Guillaume Nicloux, capable du meilleur (Valley of Love) comme du pire (La tour).
Complètement farfelu, et par moment bien gratiné, Dans la peau de Blanche Houellebecq est une bonne pioche qui entre directement dans la catégorie OFNI (objet filmique non identifié) avec son étonnant jeu de massacre, plein d’autodérision, autour de la personne de Michel Houellebecq. Loin d’être une hagiographie, l’écrivain en prend constamment pour son grade tout en jouant parfaitement la comédie concoctée par Nicloux. Troublante ambivalence qui contamine jusqu’aux propos politiques du film.
L’esclavagisme, le racisme, l’anticolonialisme, le désir d’indépendance, l’homosexualité, la drogue, l’alcool et les cheveux tressés, rien n’échappe à la caméra fureteuse du cinéaste qui multiplie les embardées rigolardes sans jamais tomber dans la facilité ni la complaisance mais en frôlant constamment le malaise comique.
Un sacré tour de farce que ce « documenteur », en grand écart permanent, qui finit par déclencher le rire à force d’excès.
Aux côtés de Houellebecq, Blanche Gardin (en passeuse de plats et de champignons hallucinogènes) est à mourir de rire. Elle trouve son premier bon rôle au cinéma et le spectateur le film français le plus hilarant de ce début d’année. Que Guillaume Nicloux en soit remercié.