Parodie des films catastrophe aériens, dont la série de films Airport fut l’emblème dans les années 70, Y a-t-il un pilote dans l’avion ? marque, au début des années 80, la naissance de l’humour ZAZ (acronyme des noms des trois réalisateurs : Zucker, Abrahams, Zucker) qui allait combiner, avec un bel aplomb, parodie de films à succès, trouvailles visuelles, jeux de mots et répliques absurdes dans une avalanche de gags plus ou moins fins.
Reprenant le scénario d’un film de 1957, A l’heure zéro de Hall Bartlett, racontant une intoxication alimentaire à bord d’un avion, les trois réalisateurs passent à la moulinette de leur humour débridé tous les poncifs liés aux aventures aériennes sur grand écran. Du héros en quête de rédemption à la présentation de l’équipage, fort volage, et de ses passagers très typés.

Pour mener à bien leur entreprise de sabotage et de dérision, ils ont la bonne idée de ressortir de vieilles gloires de la chanson ou de la télévision comme Robert Stack (le Eliot Ness de la série Les incorruptibles) ou Peter Graves (le Jim Phelps de la série Mission Impossible). Mais c’est surtout la carrière de Leslie Nielsen que les trois réalisateurs relancent (il deviendra un habitué de leurs productions) en dévoilant au grand public un potentiel comique digne de Peter Sellers.
Quant aux improbables emprunts aux Dents de la mer, à La fièvre du samedi soir et à Tant qu’il y aura des hommes, ils s’insèrent avec fluidité dans un récit qui refuse les temps morts, les trois cinéastes semblant s’être appropriés l’adage de Théophile Gautier : « La barbarie plutôt que l’ennui. »
Ne laissons pas les films des ZAZ tomber dans l’oubli et faisons les connaître aux nouvelles générations. Comme le dit l’impayable docteur Rumack au pilote de fortune et à sa belle hôtesse de l’air : « Nous comptons tous sur vous. »