A l’école des élites de l’aéronavale US, Maverick, jeune tête brûlée qui aime branler le manche* et à horreur de voler à l’enculette*, se tire la bourre dans les airs avec ses camarades de chambrée, se traînant les couilles par terre* au risque d’aller aux pâquerettes* et de casser du bois*.
Mais qu’est-ce que les acteurs peuvent suer à grosses gouttes dans ce film aux allures de spot publicitaire pour déodorants masculins ou pour la boîte d’intérim Manpower.
En 1979 les Village People (qui avaient l’air bien informé) chantaient déjà dans In The Navy : « They want you as a new recruit ». 7 ans plus tard, Tony Scott (qui a l’air bien informé ?) est parfaitement raccord avec le sous-texte homosexuel de la chanson.
Le commandant chauve du porte-avions passe son temps à tirer sur des barreaux de chaise qui ferait frémir Rocco Siffredi, tout en suant abondamment.
Les pilotes, aux corps moites et musculeux, s’affrontent autant dans les airs que dans les vestiaires où ils se promènent avec de seyantes petites serviettes nouées autour de la taille.
Tandis que le commandant « Viper » laisse traîner une main caressante sur le dos nu de Maverick vêtu d’un slip kangourou blanc fort moulant.
Même Charlie (!!!), la jolie Kelly McGillis, finit par adopter l’accoutrement de son narcisse de héros (veste de cuir, t-shirt et jean) pour qu’il daigne avoir la cravate à l’horizontal* en sa compagnie.
Si Top Gun se distingue par ses images léchées d’avions de chasse équipés de beaux missiles oblongues étincelants dans le soleil, il ne brille guère par son improbable scénario écrit sur une check-list et ses dialogues crétins imaginés par un pilote ayant abusé des vols tête en bas : « Maverick… bête de sexe, fais-moi l’amour ou je ne réponds plus de mon corps », « L’ennemi est dangereux Maverick, mais toi, t’es pire que l’ennemi… tu es dangereux et con ». Des répliques risibles qui gonflent le boudin*, à la longue.
A défaut de faire vibrer, Tony Scott brasse surtout de l’air et si son film n’a rien de culte, il a tout de cuculte.
Termes d’argot aéronautique militaire ayant servis à cette critique :
Branler le manche (ou le bout de bois) : piloter.
A l’enculette : formation d’appareils volant les uns derrière les autres.
Se trainer les couilles par terre : vol rasant.
Aller aux pâquerettes : atterrir en campagne.
Casser du bois : endommager l’appareil à l’atterrissage.
Avoir la cravate à l’horizontal : faire de la voltige.
Gonfler le boudin : casser les pieds à quelqu’un.
Quand tu vois le film avec tes yeux d’adultes je partage ton avis. Mais avec des yeux de gamins (comme les miens à l’époque) bah tu veux devenir pilote de chasse 🙂
Je préfère rester sur mon trône et tirer la chasse. 😉
Voilà en tous cas un film qui t’aspire ! Pardon qui t’inspire ! (pour sa critique, s’entend)
Bien plus Gun que Top !
Gudule dégaine le commentaire qui Gun, Top !
Ca, c’est de la critique qui décoiffe !
De mon côté, je confesse que je crois bien l’avoir vu en entier, ce TOP GUN dont beaucoup se font ou se faisaient des gorges chaudes.
Par contre, je ne l’ai jamais regardé en entier. C’est à force de le voir présenté à la télé, que, bout à bout, je suppose que je l’ai vu de Z à A à P ou de P à E …
Je suppose que les malentendants ont moins de mal à supporter le film, mais je n’en suis même pas sûr …
Une seule chose est certaine : les gros avions jouent mieux que Tom Cruise, invariablement au sommet de son inexpressivité !
Je me le verrai bien à l’occasion :)!
A tes risques et périls. 😉
J’adore ta critique 😉 je ne me souvenais pas que les dialogues étaient au ras des pâquerettes ! Il est dans ma box, car je ne l’ai pas revu depuis plus de 20 ans …
Tout dépend… Si tu le revois avec les yeux du souvenir en faisant fi de tout jugement… 🙂
Dialogues qui fauchent les marguerites mais j’ai un faible pour le F-14. Je prends le prochain vol dès que c’est possible. 😀
Moi aussi, avec peut être le plaisir coupable de descendre en flèche sa suite… 😀