Alain Moreau, flic français vraiment aware (ancien militaire, tireur d’élite et combattant hors-pair), apprend que son frère jumeau, dont il ne savait rien, vient de mourir à Nice à la suite d’une course-poursuite. Pour en apprendre plus, il décide d’endosser son identité et part pour New-York où il va devoir affronter la mafia russe et le FBI.

Le risque est toujours maximum lorsqu’on s’aventure sur un film de l’impavide Jean-Claude Van Damme. Vous savez le balèze belge dont le jeu d’acteur se résume à deux expressions : le grand écart facial et le coup de pied retourné.
Après avoir fait venir John Woo aux États-Unis pour une Chasse à l’homme qui ressemblait à une blague belge, Van Damme poursuit sa petite entreprise d’importation des grands réalisateurs de films d’action hongkongais en allant chercher Ringo Lam. Peut-être avait-il l’espoir que les deux cinéastes, maîtrisant mal l’anglais, ne lui fassent aucun commentaire sur son jeu d’acteur limité.
De fait, Ringo Lam semble bien émoussé sur ce film qui ne s’embarrasse ni de psychologie, ni de vraisemblance. En France tout le monde s’exprime en anglais, les Renault 5 sont de vrais bolides et l’on vend ses enfants à de riches oligarques russes quand on a pas les moyens de les élever. Sans une partie de l’action se déroulant à New-York, on pourrait presque se croire dans un film de Belmondo période Le marginal : avec son héros indestructible, ses bagarres répétitives, ses interminables poursuites en bagnoles et ses méchants plus ridicules qu’effrayants.
S’il est bien triste de voir Jean-Hugues Anglade et Stéphane Audran jouer les utilités françaises, on peut se laisser séduire par la plastique irréprochable de Natasha Henstridge qui trouvait là son second rôle au cinéma après La mutante, avant d’enchaîner avec Christophe Lambert dans Adrénaline. Un début de carrière en forme de suicide artistique…