Affiche du film Le petit diable
A Rome, un prêtre est appelé pour exorciser une femme.
Il parvient à expulser le démon qui était en elle mais ce dernier s’incarne en un petit homme frêle, entièrement nu sous son manteau de fourrure.
Cet espiègle petit diable, bien décidé à rester sur terre, va s’attacher au pas de l’homme d’église et lui en faire voir de toutes les couleurs.
Troisième film mis en scène par Roberto Benigni, mais le premier à être sorti en France, Le petit diable permet à l’acteur/cinéaste d’imposer son personnage de candide volubile qui deviendra, de film en film, sa marque de fabrique. Au détriment de Walter Matthau qui borne ici son jeu à ses fameuses mines bougonnes et sert finalement plus de faire-valoir que de réel partenaire à Benigni. A l’image de son personnage, le comédien américain semble un peu dépassé par l’olibrius qui s’agite devant lui et se retrouve mis à l’écart dans la seconde partie du film par un réalisateur qui peine à exploiter leur duo et choisit de faire prendre la tangente à son diablotin.
Pourtant, Le petit diable ne manque pas de gags dont certains vraiment hilarants (comme ce repas entre prêtres que le petit démon pervertit en toute innocence, au détour d’une conversation, en confondant deux sortes de possessions) ni de charme grâce à la présence fantasque et sensuelle de Nicoletta Braschi. Elle seule parvient d’ailleurs à vraiment faire exister son personnage et à s’imposer face à l’exubérance de son partenaire, transformant progressivement la comédie bouffonne en une belle déclaration d’amour faite aux femmes. Dommage que Stefania Sandrelli doive se contenter d’un rôle anecdotique.
En tous cas, pas de quoi bouder son plaisir car, bien qu’imparfaite, cette farce espiègle dégage une bonne humeur communicative. Et puis, une comédie qui a le bon goût de se moquer des poncifs liés à l’exorcisme tout en donnant furieusement envie de se damner pour de la « Zuppa inglese » ne peut pas être foncièrement mauvaise.