Un couple, dont la vie sexuelle s’essouffle, cherche de nouveaux partenaires ainsi que d’autres voies à explorer. Suite à une violente collision en voiture, les sulfureux époux vont se lier avec des adeptes de carambolages meurtriers.…
Film charnière de la filmographie de David Cronenberg, Crash est le point d’orgue d’une œuvre qui mêle horreur et science-fiction au quotidien le plus banal. Passionné de courses automobiles, le cinéaste développe une nouvelle fois ses thèmes de prédilection (la contagion, la mutation du corps humain, la médecine, la sexualité hors norme…) autour de la fascination que procure la voiture, symbole de réussite sociale et extension de la virilité pour nombre de ses utilisateurs. Explorant les liens étroits qui unissent Éros et Thanatos, Cronenberg trouve le point de patinage entre attraction et répulsion sans jamais brider le moteur de sa fertile inspiration. Carburant résolument aux déviances sexuelles et médicales déjà abordées dans ses précédents films. De la fascination pour les instruments chirurgicaux que l’on retrouve dans Faux-semblants à la cicatrice aux allures de sexe féminin qui s’étend à l’arrière de la cuisse de Rosana Arquette et renvoie à celle que porte sur son ventre James Woods dans Vidéodrome. Avec cette vaine quête de jouissance, cette course inassouvie à l’orgasme mise en scène sous forme de petites morts déclenchées par des fantasmes pervers (la vision de corps modifiés ou la reproduction de célèbres accidents de la route : ceux de James Dean ou de Jayne Mansfield),
Cronenberg livre un grand film d’amour malade et fier de l’être. Un spectacle aussi intime que débridé – destiné à un public averti – tourné pied au plancher, quitte à ce que cette interpénétration des chairs et de la tôle, de l’organique et du mécanique, en froisse plus d’un. Véritable ode à la fureur de vivre (plusieurs appels de phares sont faits au film de Nicholas Ray), Crash offre au réalisateur canadien son Empire d’essence le plus abouti et le plus personnel.
Il est certain que le film invite à l’usage effréné du champ lexical automobile ! Superbe critique qui nous embarqué pied au plancher vers le Crash de Cronenberg, portrait d’un monde malade où l’amour prend la couleur de l’huile de vidange.
Il fallait trouver les mots pour bien monter les rapports. 😉
Festival !
« L’empire d’essence » c’est magnifiquement bien trouvé 🙂
Merci bien. 😀
Très bonne critique et très bon film vu à sa sortie ; excellente adaptation du livre
Merci Cinéfil. 🙂
Film toujours aussi riche et dérangeant. Après sa ressortie en salle cet été, le coffret blu-ray+livre du film arrive chez Carlotta dans quelques jours. Joie !
Belle idée de cadeau pour Noël. 😀
Pareil, je me le note 🙂 !
Si tu aimes le bizarre, n’hésite pas. 🙂
Splendide !
David Cronenberg dérange et fascine, comme dans DEAD ZONE revu sur Arte récemment.