Au Mexique, alors que leur village est régulièrement rançonné par une troupe de bandits, trois paysans traversent la frontière pour aller acheter de quoi se défendre aux États-Unis. En chemin, ils font la rencontre de Chris, un redoutable tireur professionnel, qui leur propose d’embaucher des mercenaires pour affronter leur ennemi.

Relecture des Sept samouraïs d’Akira Kurosawa, Les sept mercenaires n’est pas qu’une adaptation opportuniste d’un classique du cinéma japonais, il signe aussi le chant du cygne du western « classique » américain tout en annonçant la vague des westerns italiens qui allaient presque définitivement enterrer le genre. Connu pour ses westerns, Fort Bravo, Règlement de compte à OK Corral ou encore Le dernier train de Gunhill, John Sturges à la bonne idée d’adjoindre au vétéran Yul Brynner de jeunes acteurs prometteurs – Steve McQueen, James Coburn, Robert Vaughn et Charles Bronson – qui vont s’échiner à tenter de lui voler la vedette.

Loin de nuire au projet, cette « saine » compétition apporte une véritable dynamique au film tandis que le scénario développe habilement les traits de caractère de chacun des personnages, tous immédiatement identifiables. Les sept mercenaires s’inscrit même dans une certaine modernité avec un discours qui diffère de nombre de westerns qui l’ont précédé. Notamment dans sa triste description de ces hommes de main condamnés à vivre sans famille, entouré d’ennemis, et dont le surprenant personnage de lâche, interprété par Robert Vaughn, est l’une des nombreuses surprises.
La qualité des dialogues, le réjouissant méchant (interprété par un Eli Wallach dont se souviendra, quelques années plus tard, un certain Sergio Leone) et la sublime musique qu’Elmer Bernstein compose pour l’occasion font de ce western un classique du genre qui posera les bases de nombreux films d’action futurs, à commencer par Les douze salopards de Robert Aldrich.