1215, un templier et six compagnons doivent défendre la forteresse de Rochester contre le roi Jean sans Terre qui, après avoir été contraint de signer une charte – la Magna Carta – garantissant le droit à la liberté individuelle, a décidé de reprendre en main son royaume avec l’aide de guerriers danois. A vingt contre toute une armée, les assiégés pourront-ils tenir leur position en attendant l’hypothétique arrivée de renforts venus de France ?
Si le Templier est à la mode cette année, il est malheureusement tendance à être accommodé à toutes les sauces cinématographiques. Après la version exorciste du Dernier des Templiers, voici venir la version guerrière façon Il faut sauver le château Rochester.
Basé sur un fait historique, Le sang des Templiers (étrange titre puisqu’il n’y a qu’un Templier à l’écran) donne une vision âpre et sombre du moyen-âge, assez proche de l’esprit du film de Franklin J. Schaffner : Le seigneur de la guerre (1965) auquel on aurait rajouté la férocité des combats du débarquement du film de Steven Spielberg.
Cette approche sans concession, qui détaille les différentes étapes d’un siège avec ses machines de guerre, ses affrontements sanglants et les tortures infligés aux prisonniers, est certainement l’aspect le plus intéressant du film. Hélas, avec son esthétique de téléfilm fauché et ses images systématiquement secouées pour donner l’illusion d’être sur le champ de bataille, Le sang des templiers finit vite par décevoir. D’autant que le réalisateur ne peut s’empêcher de parasiter son sujet en nous resservant une inutile et prévisible histoire d’amour entre l’énigmatique chevalier Templier et la jolie dame du château marié à un vieux beau. James Purefoy, avec sa longue épée de moine soldat, ne manque pourtant pas de charisme et de prestance. Mais il est bien le seul ! Dans cette version moyenâgeuse des 7 samouraïs/mercenaires, ses six compagnons d’armes sont plus des stéréotypes (Le gros balèze, le voleur, l’archer, le jeune écuyer naïf) que des personnages véritablement attachants. La palme du grotesque revenant à Paul Giamatti nous rejouant pour la énième fois son rôle de méchant grimaçant et atrabilaire.
Un scénario un peu plus étoffé et des références cinématographiques un peu moins marquées auraient certainement profité au film qui ne se distingue que par la surprenante crudité de ses batailles. Pas de quoi prendre d’assaut son cinéma pour aller le voir, le siège de votre télé – bien calé dans votre canapé – devrait amplement suffire.
Pfff !…. Il en faut pour tout le monde…
J’adore l’Histoire, et ne refuse pas les belles scènes.
Mais il me faut des dialogues et de la cohérence, comme des acteurs qui s’effacent pour laisser la place à leur personnage ; un peu de subtilité…
Je n’aime pas le bruit ni la violence gratuite… ou le sang qui jaillit au ralenti.
L’époque n’est pas aux films historique sérieux, mais relèvent plus du scénario bidon d’un jeu vidéo d’élimination de l’ennemi dont le seul rôle est de se faire trucider affreusement après une vaine et perfide résistance.
Donc, ce sera sans moi, cette fois-ci.
Et merci pour cet avertissement, même si j’étais personnellement déjà sur mes gardes en voyant l’épée couverte d’hémoglobine de l’affiche …