
Au 16ᵉ siècle, en pleine guerre de religion, une jeune femme dont le mariage a été arrangé se retrouve l’enjeu d’une rivalité amoureuse entre le Duc de Guise et le Duc d’Anjou, sous le regard impuissant de son mari jaloux. Même le précepteur de la belle, l’érudit Comte de Chabannes, ne peut résister à sa grâce et à son bel esprit.
La princesse de Montpensier saura-t-elle tenir se place ou se laissera-t-elle prendre aux sirènes de la passion ?
Avec cette libre adaptation d’une nouvelle de Madame de La Fayette, Bertrand Tavernier renoue avec le film en costume qui a toujours eu une place importante dans sa filmographie.
S’ouvrant sur une bataille, La princesse de Montpensier en impose dès son introduction et démontre, s’il en était besoin, l’aisance du réalisateur que ce soit dans les scènes d’action ou dans les affrontements plus intimes. Et c’est avec une indéniable gourmandise qu’il renoue avec la tradition du film historique de qualité qu’il tente de remettre au goût du jour. Cette relecture d’un classique de la littérature française lui permet, au passage, de questionner avec intelligence la place de la femme dans la société française du 16ᵉ siècle et d’évoquer les guerres de religions comme autant de thématiques très actuelles.
De la distribution du film, aussi soignée que la reconstitution, ressortent particulièrement la prestation de Lambert Wilson, parfait en précepteur aussi érudit que transi d’amour, et celle, toute en ambiguïté, de Raphaël Personnaz dans le rôle d’Henri III. Seule Mélanie Thierry peine à convaincre avec son jeu et sa diction anachronique qui paraissent souvent en décalage avec son personnage de princesse. À cause de ce petit caillou dans la botte du réalisateur et en dépit de ses nombreuses qualités, La princesse de Montpensier ne peut prétendre au titre de meilleur film du cinéaste.
Ce film ne m’avait pas enthousiasmée, peut-être à cause de cette diction anachronique que tu soulignes. Et puis tous ces hommes amoureux de la même femme, ça devenait fastidieux !
Ce côté fastidieux dont tu parles vient du fait, je pense, que tu as du mal à imaginer Mélanie Thierry en femme fatale. 🙂
Maintenant que tu le dis je m’aperçois que c’est tout à fait ça 🙂
On peut aussi envisager « la princesse de Montpensier » comme un western déguisé dans les costumes de l’ancien Régime, et de ce point de vue, Tavernier vise juste. Il y a encore tant à faire et à filmer si on daigne plonger dans les pages de notre histoire de France, mais visiblement, cela semble rebuter bien des producteurs. Maintenant que notre cher Lyonnais n’est plus, qui perpétuera la tradition ?
Marrant, je n’ai pas vu ce côté western dont tu parles. Ou alors ce sont les westerns qui ont tout piqué à nos films historiques. En revanche, bien d’accord avec toi sur le fait que l’Histoire de France, et d’Europe, est un vivier d’histoires à raconter et à filmer. 😉
Un vivier en friche depuis fort longtemps. Il est vrai que cela implique une production coûteuse, une prise de risques. On va voir comment sera accueilli le film d’Astier cet été qui s’appuie sur la légende arthurienne et sur son programme court de la télé.
Pour moi, peut-être le meilleur film, en tout cas celui que je préfère de Bertrand Tavernier. Je trouve les acteurs très bons y compris Melanie Thierry…😊
Tous les avis sont les bienvenus. Merci pour ton commentaire Cinéfil94. 😉
Il fait partie des films que je veux voir depuis un moment et que je n’ai toujours pas vu ^^, merci pour le rappel 🙂