Boulot, famille, dodo. Tel est le quotidien d’un type ordinaire frustré par sa vie morne et le peu de considération de ses proches. Mais lorsqu’un soir des cambrioleurs s’introduisent chez lui et volent le bracelet chaton de sa fille son sang ne fait qu’un tour. Sortant de sa retraite volontaire, il va redevenir le tueur impitoyable qu’il a toujours été.

Il y avait tout à craindre de ce Nobody avec l’impersonnel réalisateur de Hardcore Henry aux manettes. Par chance, comme l’indique l’affiche, l’histoire a été écrite par le scénariste de John Wick qui produit pour l’occasion une variante plutôt déconnante du croque-mitaine incarné par Keanu Reeves, entre second degré et bonnes raclées. Mais c’est surtout la présence de Bob Odenkirk (vous savez l’avocat ripou de la série Breaking Bad) dans un rôle à contre-emploi qui fait toute le sel de ce film. En Monsieur Tout-le-monde au bout du rouleau devenant subitement hargneux et vindicatif, il est absolument parfait. Saluons aussi, au passage, la performance de Christopher Lloyd (vous savez le Doc de Retour vers le futur) qui, à défaut de faire des pompes à plus de 80 ans, manie fort bien le fusil à pompe.
Vous l’aurez compris, Nobody, à défaut de se faire un nom, a le mérite d’être un plaisant divertissement.