
Boulot, famille, dodo. Tel est le quotidien d’un type ordinaire frustré par sa vie morne et le peu de considération de ses proches. Mais lorsqu’un soir des cambrioleurs s’introduisent chez lui et volent le bracelet chaton de sa fille son sang ne fait qu’un tour. Sortant de sa retraite volontaire, il va redevenir le tueur impitoyable qu’il a toujours été.
Il y avait tout à craindre de ce Nobody avec l’impersonnel réalisateur de Hardcore Henry aux manettes. Par chance, comme l’indique l’affiche, l’histoire a été écrite par le scénariste de John Wick qui produit pour l’occasion une variante plutôt déconnante du croque-mitaine incarné par Keanu Reeves, entre second degré et bonnes raclées. Mais c’est surtout la présence de Bob Odenkirk (vous savez l’avocat ripou de la série Breaking Bad) dans un rôle à contre-emploi qui fait toute le sel de ce film. En Monsieur Tout-le-monde au bout du rouleau devenant subitement hargneux et vindicatif, il est absolument parfait. Saluons aussi, au passage, la performance de Christopher Lloyd (vous savez le Doc de Retour vers le futur) qui, à défaut de faire des pompes à plus de 80 ans, manie fort bien le fusil à pompe.
Vous l’aurez compris, Nobody, à défaut de se faire un nom, a le mérite d’être un plaisant divertissement.
Et bien, je vais écrire quelque chose de parfaitement inconvenant, et les cinéphiles extrémistes sont invités à interrompre leur lecture : Si je ne suis jamais allé voir ce genre de film bruyant au cinéma, j’aurai plaisir à le voir à la téloche quand il descendra sur le petit écran ! J’en suis même impatient !
J’avais prévenu ! Pourquoi donc avez-vous pris le risque de lire ce propos indécent sur un blog de ciné ? Pardon Marcorèle et à vos lecteurs pour cet écart aussi impardonnable qu’assumé.
Bob Odenkirk est vraiment impayable depuis que nous l’avons effectivement découvert et apprécié dans Breaking Bad notamment puis Better call Saul et Fargo mais aussi bien ailleurs. Le voir faire des acrobaties avec un gros flingue avec son air innocent et surpris doit être aussi réjouissant.
« Who the fuck are you ? »
Merde alors, Michel Audiard s’est réincarné outre Atlantique ! Ils nous auront décidément tout piqué, ces Yankees !
C’est noté 🙂