Affiche du film John Wick
Un homme se fait agresser chez lui par trois voyous qui lui volent sa Ford Mustang de collection et tuent son petit chien, cadeau de son épouse défunte.
Grave erreur ! Car, sans le savoir, ils se sont attaqués à un tueur impitoyable. Une véritable légende dans le milieu de la pègre : John Wick.
Présenté ainsi, le scénario simpliste semble surtout prétexte à une suite de règlements de compte sanglant et sans imagination. Sauf que les réalisateurs ont l’intelligence de transformer cette trame basique en un brillant exercice de style.
Tourné principalement de nuit, le film se réapproprie les codes du film noir et réinvente différents lieux emblématiques de New-York comme le Flatiron Building (baptisé « le fer à repasser » en raison de sa forme triangulaire) transformé en hôtel de standing pour les membres de la pègre. Un univers sombre et cohérent où, malgré l’extrême violence dont ils font preuve, les truands doivent obéir à une certaine éthique et à des codes de « bonne conduite ».
Les deux cinéastes prennent donc leur temps avant de déchaîner la vengeance de leur héros et font habilement monter la tension en créant tout un mythe autour de lui. « Ce n’est pas ce que tu as fait, fiston, mais à qui tu l’as fait !» reproche le chef de la pègre à son fils qui a agressé le célèbre tueur.
Tous ces éléments méticuleusement mis en place préparent idéalement le spectateur aux bagarres à venir qui sont la principale attraction de John Wick. Des combats qui sortent de l’ordinaire, David Leitch et Chad Stahelski faisant preuve d’une indéniable maîtrise dans l’élaboration des différents affrontements qu’ils chorégraphient en de longs plans fluides et efficaces. Notamment grâce à une nouvelle forme de lutte élaborée pour l’occasion : le Gun-Fu qui mêle, de façon très graphique, fusillades et affrontements au corps à corps.
Tiré à quatre épingles, Keanu Reaves – qui trouve là son meilleur rôle depuis… Matrix ? – incarne un John Wick aussi séduisant que dangereux. Athlétique et mutique, il donne une vraie épaisseur à son personnage de croquemitaine implacable.
Face à lui, Michael Nyqvist est parfait en chef mafieux violent, fasciné – jusqu’à l’amusement – par les exploits invraisemblables de son ancien homme de main.
Alors, à condition de ne pas énerver John Wick, vous devriez passez un bon moment devant ce surprenant thriller de série B.