Lors d’une mission en mer, une Oreille d’Or (un sous-marinier capable de reconnaître chaque son qu’il entend) détecte un bâtiment ennemi non répertorié qui met en danger l’opération et la survie de l’équipage. De retour à terre, le jeune homme tente de comprendre de quoi il retourne tandis qu’une grave crise internationale se profile…
A part Les maudits de René Clément (1947), le film de sous-marins est un genre peu abordé par le cinéma français. Pourtant avec Le chant du loup, Antonin Baudry signe un premier film ambitieux (par son sujet ainsi que par les moyens engagés) et parfaitement maîtrisé, entre thriller et film de guerre. Le scénario, passionnant de bout en bout, explore à merveille le monde de la dissuasion en mer et pointe du doigt, avec une belle acuité, les risques que présente l’impossibilité de rentrer en contact avec un sous-marin nucléaire une fois qu’un ordre de tir lui a été donné.
Filmé à hauteur d’hommes dans des espaces confinés, le cinéaste en profite pour s’attarder sur les visages des protagonistes afin de mieux rendre palpable la tension de ces situations de combat à l’aveugle plutôt que de jouer sur le registre attendu de la claustrophobie inhérent à ce type de sujet. Et jamais les personnages ne sont sacrifiés au profit de l’action, bien au contraire. Ils en sont le moteur, portés par les performances d’un quatuor fort convaincant : François Civil, Reda Kateb, Omar Sy et Mathieu Kassovitz.
Alors oui, le film n’est pas exempt de quelques facilités de scénario, encore que même la scène de sexe trouve ici sa justification. Des petites imperfections vite oubliées au regard de la qualité de l’interprétation et du soin apporté à la reconstitution des missions des sous-mariniers ainsi qu’aux ambiances sonores.
Vous l’aurez compris, loin de se diluer dans le tout venant de la production hexagonale, Le chant du loup montre la voie à suivre et confirme le potentiel du cinéma d’action français lorsqu’il se donne les moyens, scénaristiques et financiers, de ses ambitions. Une réussite.
Superbe film en effet, originalité du scenario et musique et effets sonores, décors que je connais bien Brest de surcroit. hâte de rencontrer le réal à Deauville membre du jury.
Fred
Ce retour à bord du SNA à travers cette chronique fait un bien fou !
Il est vrai que la qualité de la réalisation, des acteurs (un mot sur François Civil très convaincant en héros aux fines oreilles, et sur Paula Beer 😍) et surtout l’articulation fluide du scénario aident à oublier les menus excès. Je le reverrais avec plaisir. Merci pour cette belle chronique.
J’y cours !
Sortie en février… je vais peut-être devoir courir longtemps 😁
À paris il y a peut-être encore un petit ciné qui le projette…
Il est sorti il y a peu en DVD. Bientôt sur une chaîne de cinéma ?
Ok !
👍
La BO ne m’avait pas tenté mais les acteurs qui y jouent et ton enthousiasme me donnent envie de le découvrir !
J’en suis ravi, alors. 😉
Oui, une très belle réussite ! Nous avons été séduits d’un bout à l’autre. Le film glisse sans effort et nous sommes vraiment pris dans l’ambiance.
A peine quelques exagérations techniques, alors que le film brille même sur ce point, de l’avis des sous-mariniers …
François Civil, Reda Kateb, Omar Sy et Mathieu Kassovitz sont effectivement parfaits et l’ambiance est d’une justesse surprenante. Nous avons vraiment l’impression d’avoir passé du temps sous l’eau avec de grave problèmes à comprendre qui engagent la sécurité du pays. Le scénario est étonnant de maturité et de justesse. Bref, on ne peut pas passer à côté de ce film hors du commun.
J’ai entendu beaucoup de bien de ce film :)!
Je te le recommande. 😉
Il faut impérativement que je le vois avant la fin de l’année car je sens bien qu’il sera dans mon classement 2019!
Tu nous diras. 😉