Pendant la débâcle de 1940, trois soldats français se retrouvent livrés à eux-mêmes sur les routes de la France occupée, après que leur compagnie ait été faite prisonnière par l’armée allemande.
Troisième plus gros succès de l’année 1973 en France, derrière Les aventures de Rabbi Jacob et Mon nom est personne, Mais où est donc passée la septième compagnie ? s’inscrit dans la tradition du vaudeville militaire français où alternent comiques de situation et quiproquos. Alors même si la mise en scène est un peu plan-plan et que certains personnages sont très mal exploités (à quoi sert celui incarné par Alain Doutey ?), on retrouve ici le goût de Robert Lamoureux pour l’humour absurde dont il s’était fait une spécialité dans ses sketches, ainsi qu’un indéniable sens de la dérision dans les dialogues.
Grâce à cette odyssée de trois bidasses auxquels chacun peut s’identifier, le cinéaste rend hommage à la débrouillardise française sans chercher à passer sous silence l’existence de la collaboration qu’il brocarde lors de la séquence avec l’épicier. Il donne leur revanche aux petites gens, râleurs mais la main sur le cœur, qui deviennent devant sa caméra les héros involontaires d’une guerre qui les dépasse. Une identification qui aurait été impossible sans l’excellent trio d’acteurs formé pour l’occasion et où domine la prestation de Jean Lefebvre, formidable comédien dont les performances comiques ont trop souvent été reléguées au second plan. Parfait en fantassin fayot et tire-au-flanc, il est celui par qui le rire arrive notamment lors de sa grande scène du saucisson à l’ail.
Loin de perdre le nord devant sa réussite, Mais où est donc passée la septième compagnie ? aura droit à une suite qui, une fois n’est pas coutume, sera supérieure à l’originale : On a retrouvé la septième compagnie. Mais ça, c’est une autre histoire, n’est-ce pas, chef ?
Bonjour Marco, c’est trop fort. J’ai regardé ce film avant-hier et j’ai bien ri. Je l’avais bien sûr déjà vu il y a longtemps. En ce moment, j’ai envie de voir plutôt des comédies qui font oublier le confinement. Ce film était le bienvenu pour ma soirée.
Je te remercie d’en avoir fait un bon article qui donnera envie de le voir ou revoir.
Bonne journée,
Silvia
Oh la la !!! où as-tu déniché ça ? j’ai dû le voir dans les années 70 et jamais revu depuis…
Un peu peur de le revoir 🤔mais bon pourquoi pas ?
Perso, je ne me lasse pas de cette trilogie 🙂
Bientôt la suite sur ce blog. 😉
Ça doit bien faire la 25ème fois que j’ai refusé de le re-re-re-re-re-revoir quand il a été re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-rediffusé à la TV cette semaine. Je me souviens avoir crié « Encoooooore ??? » 😀
Mais c’est la première fois que j’écris une critique dessus. Le film (et surtout sa suite) a le parfum de mon enfance. Je serai donc pardonné d’en avoir parlé. 😉
Tu me feras deux Pathé et trois navets, et tu seras pardonné.
Amen
Bravo pour cette critique ! Je ne l’ai jamais revu mais à l’époque, dans la cour de récré, ça nous faisait une semaine, facile !
Merci pour ton commentaire, Franck. Effectivement, pas mal de souvenirs d’enfance sont liés à ce film. 😀
Cela fait donc 47 ans qu’ils nous font marrer … et ça ne semble pas prêt de changer …
Des scènes inoubliables, des acteurs savoureux, des formules entrées dans le patrimoine langagier et, certes, ça ne vole pas toujours très haut, mais trente trois ans après la débâcle militaire dramatique vécue par le pays, la France avait sans doute besoin d’en rire un peu.
Je suis d’accord avec toi. 🙂