Affiche du film Parasite.
Le fils d’une famille pauvre et débrouillarde – dont tous les membres sont sans emploi – est embauché pour donner des cours particuliers d’anglais à la fille d’une famille riche. Une aubaine dont il va faire profiter les siens jusqu’à ce qu’il ne maîtrise plus rien.
Parasite. Un titre parfait pour une étonnante satire sociale qui marie avec virtuosité, grâce à une mise en scène tirée au cordeau, réflexion sur la lutte des classes (brillamment illustrée, jusque dans l’architecture, par l’au-dessus et l’en dessous) et thriller à l’angoisse parfaitement distillée au sein d’un scénario retors que perturbe, à dessein, un humour très fin et un coup de théâtre digne de ce huis-clos implacable où même les odeurs finissent par s’incarner.
Récurrentes dans la filmographie de Bong Joon Ho, les thèmes de la famille et de l’enfermement trouvent ici une nouvelle approche, encore plus parlante et universelle que dans ses précédents films, tout en gardant la veine sombre et iconoclaste propre au réalisateur. Une folie latente parfaitement sous contrôle que le cinéaste s’amuse à pousser à son paroxysme avant de la laisser exploser dans un final aussi violent que jubilatoire. Du grand art que rien, cette fois, ne vient parasiter pour une Palme d’or méritée.