Depuis Intouchables, le tandem Eric Toledano et Olivier Nakache a su prouver qu’il a le sens du divertissement grâce à des comédies aux dialogues soignés qui ont toutes pour particularité d’être ancrées dans le monde du travail et de s’en amuser avec intelligence.
Sans doute inspiré par le beau plan séquence qui ouvrait Samba, leur précédent film, Le sens de la fête n’échappe pas à cette règle et offre un spectacle drôle et savoureux.
Original également, car si les films traitant du mariage sont nombreux, ils adoptent souvent le point de vue des mariés ou de leurs invités. Plus rarement celui des artisans de la fête, petites mains discrètes mais indispensables au bon déroulement de la noce. C’est à eux que les deux cinéastes rendent hommage dans un film choral rythmé et plein de justesse, parfaitement orchestré autour du magnifique numéro de soliste de Jean-Pierre Bacri qui n’avait pas trouvé si beau rôle depuis Kennedy et moi. L’ensemble de la distribution est au diapason de sa performance (Toledano et Nakache ayant soigné la partition de chacun des protagonistes, même les plus petits) pour nous offrir un banquet parfait, aussi caustique que touchant.
Un régal.
Difficile de faire la fête avec Bacri selon moi mais c’est un film que mon mari veut voir alors on verra bien !
Et bien grâce à ce film, tu vas découvrir qu’il est possible de faire la fête avec lui. 😉
Le sens de la fête / Bacri ! Bien-sûr, il n’échappe à personne que l’alliance est antithétique mais l’oxymore fonctionne à merveille.
On n’a pas dans ce film la sempiternelle association de contraires méchant-gentil, vieux-jeune, ou débutant-vieux briscard, borné-ouvert, ou je ne sais quoi d’autre … On a sans doute plutôt tout ça en même temps mais avec subtilité car c’est bien Bacri qui porte toute cette troupe de bras cassés chargés de livrer une fête grandiose à des clients par définition exigeants ou capricieux.
C’est effectivement le moment de s’attarder aussi sur le fait que l’organisation d’une fête est un véritable travail et que l’innocence des uns nécessite la conscience professionnelle et la compétence d’autres, qui doivent rester dans l’ombre. Bref, on soulève le rideau pour voir les dessous de la fête, et ce qu’on y découvre vaut le détour et nous divertit plus sûrement que la contemplation de réjouissances plus ou moins forcées ou stéréotypées. On s’amuse bien plus à voir Bacri courir partout pour éteindre les feux des humeurs, des bourdes ou des catastrophes qui jalonnent le déroulé d’une journée de mariage unique.
Ca a été un réel plaisir de partager les excès d’un casting parfait pour cette ribambelle de seconds rôles qui pourrait faire fouilli mais donne pourtant le rythme qui convient désormais à une comédie moderne et énergique. On peut donc se laisser emporter avec le sourire par la farandole humoristique ou distinguer à chaque instant la profondeur des thèmes effleurés ou dénoncés touchant notamment aux sujets délicats du monde de l’entreprise, du travail, de la protection sociale, de la débrouille, de l’abattement même … On peut tenter de s’y attarder mais l’action vient vous arracher énergiquement à votre embryon de réflexion pour vous emporter vers un autre théâtre passant en une seconde de l’ambiance plombée d’une chambre froide aux jardins du château somptueux où les serveurs en livrée prennent part à la ronde des plats pour que d’autres se trémoussent gaiment, ignorants des efforts de l’arrière plan et des « drames » qui se trament …
Un très bon moment de rires, donc, sans oublier que les dialogues sont succulents et que l’image est belle !
Absolument d’accord !
Sans compter qu’on est ravi de retrouver quelques acteurs qu’on aimerait voir bien plus souvent, vu la qualité de leur prestation dans LE SENS DE LA FETE ! Aucun ne dépare !
La mère de la mariée, la « vieille » que ROUVRE veut voir disparaître du champ photographique dans la bande annonce, n’est autre qu’Hélène Vincent qu’on ne peut pas réduire à son rôle de Mme Marielle Le Quesnoy dans La vie est long fleuve tranquille mais qui nous ravit toujours dans ce registre…
(avez-vous vu son tendre et longiligne époux, André Wilms, dans Ôtez-moi d’un doute de Carine Tardiez ?).
Je ne ferai pas ici la liste des acteurs à l’écran, car ils sont tous parfaitement justes dans leur rôle. Retenons qu’Eric Toledano et Olivier Nakache font encore la preuve qu’ils ont de toute évidence un don certain pour aller chercher les acteurs disparates qui peuvent former sous leur baguette la recette du succès !
Bravo ! On se marre sans bêtise ni gros mots ni rots, ce qui nous change d’une mode qui voudrait nous faire croire qu’on pourrait se satisfaire de s’esclaffer devant des balourdises mal fichues, mal tournées, mal dialogues, mal tout …
LE SENS DE LA FETE est une comédie de qualité pour un public qui préfère avoir moins de sauce au sucre et plus de goût ! Vive la gastronomie au cinéma ! Cinéluctable ne peut qu’être d’accord !
Carine Tardieu, je veux dire, évidemment ! Pardon Madame !
Parfaitement. Saluons aussi la belle musique jazzy qui accompagne l’ensemble. 😉
Ca donne bien envie ! Merci
J’attends ta critique. 🙂
Une jolie comédie parfois touchante bien rythmée, drôle et bien interprétée. 🙂
J’ai pas été emballé, n’étant pas fan de Bacri déjà… il y avait quelques bonnes scènes certes mais cela manquait de liant comique fort et constant je trouve. Rouve est bon, Bacri aussi mais il ne me fait pas rire à l’instar de De Funès, il est trop prévisible car toujours sur le même ton qui fait sa signature. Donc c’est tout ou rien et ce sera rien comme souvent avec ce type d’acteur 😉 enfin for me dable ?
Bref, tu as trouvé cette fête en dépit du bon sens. 😉