Affiche du film Bird Box

Le monde est en proie à l’autodestruction et la seule manière d’espérer y échapper est de se calfeutrer chez soi ou de sortir les yeux bandés.

Métaphore de notre monde qui assiste passivement à la destruction de la planète et de ses écosystèmes, l’illustration qu’en fait Susanne Bier pose question. L’humanité se suicide-t-elle sous l’impulsion d’une entité invisible ou en croisant le visage tragiquement botoxé et inexpressif de Sandra Bullock ?
Trêve de plaisanterie, ce Bird Box fait partie d’une nouvelle catégorie de films d’épouvante ou de science-fiction (dans laquelle se rangent des films comme Sans un bruit ou Annihilation) où les femmes ont le beau rôle et se débattent dans des mondes privés de repères. Louables tentatives des scénaristes de mettre les dames en avant qui retombent à chaque fois dans les mêmes travers : cantonner les femmes dans le registre de l’émotion – les hommes se gardant l’action – dans des récits frissonnants aux sujets certes intrigants mais aux développements tellement truffés d’invraisemblances qu’ils peinent à tenir la distance.
Vouloir que la gent féminine prenne sa juste place au cinéma est une chose, lui proposer des films aussi inaboutis pour y parvenir en est une autre. Quant à la cantonner dans un genre cinématographique qui tente de se donner de la profondeur en jouant la carte de la panne des sens, voilà un choix qui dénote surtout un manque d’originalité et de clairvoyance.