Affiche du film The Bay
Dans la baie de Chesapeake, zone très polluée de la côte est des États-Unis, des parasites mutants ont prospéré suite à une catastrophe écologique et s’attaquent maintenant à l’homme. Dépassés par cette monstruosité, dont ils avaient étouffé les signes avant-coureurs, les autorités vont tout faire pour la passer sous silence.
Surprenant que de voir le réalisateur de Good Morning Vietnam et de Rain Man se lancer dans un film d’horreur. Encore plus déroutant de le voir aborder le genre sous la forme de ces vraies fausses vidéos amateurs soi-disant retrouvées après coup, le plus souvent filmées avec les pieds pour mieux masquer l’indigence de la réalisation.
Loin des facilités du Projet Blair Witch qui avait relancé la mode de ce type de film à la fin des années 90, Barry Levinson réinvente le procédé (en multipliant les sources vidéo : téléphone portable, caméra embarquée, vidéo surveillance…) à la manière d’un reportage journalistique afin de servir son propos militant. A travers le récit réaliste d’une épidémie, il dénonce au passage le laisser aller des autorités en matière d’écologie ainsi que l’impunité dont bénéficie la pollution industrielle.
En utilisant intelligemment l’horreur au service d’un fait bien réel, le cinéaste prend le pari qu’un film de genre sera plus efficace qu’un documentaire pour faire passer son message et réveiller les consciences. Le résultat à l’écran est aussi efficace qu’angoissant, The Bay parvenant parfaitement à doser ses effets entre scènes gores et suggestion. Bluffant.