Ancien truand, Antoine s’épanouit dans un taf pépère rangé des affaires. Jusqu’au jour où deux anciens collègues viennent lui taxer une grosse somme d’argent. Pour qu’il puisse récupérer son blé, les deux fâcheux lui donnent le nom de Michalon, un gars qui leur doit des ronds.
Mais cet escroc, surnommé dans le milieu « le Belphégor des hippodromes », est surtout une tête à claques. Un baltringue qui a l’art de se fourrer dans les embrouilles comme va l’apprendre Antoine, à ses dépens.
Premier film en couleur de Georges Lautner et dernière collaboration avec Lino Ventura après Les tontons flingueurs et Les barbouzes, Ne nous fâchons pas est certainement la comédie la plus échevelée des trois. Et pas simplement parce que les méchants de cette histoires sont de jeunes anglais aux cheveux longs. Malgré (ou grâce à ?) un scénario écrit sur un ticket de métro – ou plutôt sur un autocollant posé sur la lunette arrière des voitures dans les années 60 et invitant les chauffards à se calmer – Lautner parvient à composer un polar totalement décalé, avec des personnages loufoques proches du dessin animé, qui s’inscrit parfaitement dans son époque.
Hommage aux classiques du film noir américain, aux ambiances glauques du giallo italien et à la tradition française des truands gouailleurs et hauts en couleur, Ne nous fâchons pas bénéficie une nouvelle fois des dialogues inspirés de Michel Audiard qui, pour dissimuler les trous d’air d’un récit en roue libre, compose une partition quasi psychédéliques de bon mots et de répliques qui tuent. La mise en scène nerveuse et explosive de Lautner fait le reste, soutenu par la partition mi pop, mi westernienne de Bernard Gérard.
Lino Ventura la brute, Michel Constantin l’impassible et Jean Lefebvre le geignard forment la sainte trinité idéale de cette ode à la baffe et à la déconne qu’éclairent le charme et les sourires coquins de Mireille Darc.
« Je critique pas le côté farce, mais pour le fairplay y’aurait quand même à dire ». Cette réplique, (innocemment ?) mise dans le bouche de Lino Ventura par Michel Audiard, résume un peu l’état d’esprit de l’acteur qui avait assez peu goûté cette nouvelle plaisanterie et l’humour reposant principalement sur le décalage entre le sérieux de son interprétation et le jeu caricatural, façon Droopy, de Jean Lefebvre. C’est pourtant ce qui fait tout le sel du film aujourd’hui.
Allez, ne nous fâchons pas et regardons cette ultime association des malfaiteurs de la vanne et du bourre-pif cinématographique pour ce qu’elle est : un classique de la comédie française.
Lino un grand acteur trop tôt disparu…
Très bonne année à Cineluctable !
Très bonne année aussi à toi, Fred. Merci pour ta fidélité. 🙂
Super film pour une belle fin d’année !
Tous mes voeux pour cette nouvelle aventure 2018. Avec plein de choses…
J’ai terminé l’année en beauté avec Little big man. Je commence 2018 avec un autre classique… 🙂
M’enfin ? Et Star wars 8 ???
Le film m’a tellement ennuyé que j’ai du mal à écrire dessus. Je me réfugie dans les valeurs sûres… 🙂
N’exagérons pas… 🙂
Tu verras…
J’en tremble d’avance, Marc-Vador…
Bonne année 2018 ! Qu’elle soit pleine de bons films pour alimenter ta plume !
C’est un classique du genre que j’ai toujours aimé. J’ai bien rigolé avec ces dialogues d’Audiard. C’est un très bon début d’année que tu nous offres. Bonne année 2018 Marco avec les meilleurs films !
Merci de ta visite. Bonne année 2018. 😉
Je l’aime beaucoup ce film :)! J’adore le casting :)!
Oui. C’est toujours un plaisir de le voir. 🙂
Il est absurde et drôle :).
Oui, c’est toujours délicieux de revoir NE NOUS FACHONS PAS, malgré la légèreté du scénario, en effet.
Et puis, voilà : Pourquoi les cinéastes d’aujourd’hui ne feraient-ils pas un boulot de continuation de l’art combiné de Lautner, Audiard et Gérard ? Ne sont-ils pas capables de copier le style pour continuer ce qui nous plait tant ? Car nous finissons par connaître par coeur les dialogues, et chaque décor nous est aussi familier que si nous y avions vécu.
Je conçois qu’on puisse avoir du mal à l’amour-propre à copier les anciens, mais si c’est bien fait, où donc serait le mal ?
On pourra même sortir une version jeune, pour que ceux qui ne sont pas tombés dedans tout petit y trouvent leur compte avec de la couleur en plus, et pourquoi pas des textes moins riches et même une musique plus transparente … Ca fera du chiffre et ça les incitera à voir au dehors …
Mais je rêve … On va donc revoir une dixième fois NE NOUS FACHONS PAS.
Grave ! Juste trop bien ton intervention. 😉