Affiche du film Le retour de la panthère rose
La panthère rose, un des plus gros diamants du monde, a encore été dérobée et le gant blanc du Phantom, le célèbre cambrioleur, laissé sur place pour signer le méfait.
Suspecté par le gaffeur inspecteur Clouseau, Sir Charles Lytton, qui coule une paisible retraite dans le sud de la France, décide de découvrir qui a usurpé son ancienne identité de voleur de bijoux.
Onze ans après La panthère rose, Blake Edwards et Peter Sellers se retrouvent pour une troisième aventure de l’inspecteur Clouseau. Une association plus opportuniste qu’artistique puisque les deux hommes ne s’entendent plus depuis Quand l’inspecteur s’emmêle. Un handicap qui ne dessert pourtant pas ce Retour de la panthère rose qui mêle habilement les personnages des deux premiers opus et en recycle, en les améliorant, les gags les plus emblématiques.

Photo Clouseau
Les fameux combats dévastateurs entre Clouseau et son serviteur Kato deviennent des chorégraphies parfaitement orchestrées et la mise en scène d’Edwards excelle dans le comique de répétition qu’il pousse jusqu’à l’absurde. Peter Seller le complète idéalement par son goût du déguisement crétin (Ah, Guy Gadebois !) et son art de détourner de leurs fonctions les objets les plus anodins. A son contact, un aspirateur se transforme en engin de destruction, la porte-tambour d’un hôtel devient un dangereux piège à voyageurs et la pose d’un micro dans un téléphone transforme un bureau en champ de bataille.

Photo Clouseau déguisé en Guy Gadebois
Seul bémol à ce retour : avoir voulu conserver un semblant d’intrigue policière au milieu de ce festival de non-sens.
C’est peu dire que l’enquête menée par Sir Charles Lytton peine à convaincre, d’autant que Sellers en est totalement absent. Moins pince sans rire que David Niven (dont il reprend le gant du Phantom) et plus homme d’action, Christopher Plummer ne paraît pas à sa place au milieu de toutes ces dingueries. A la différence de Catherine Schell qui semble beaucoup s’amuser des pitreries de Peter Sellers.
Pourtant, en dépit de ses faiblesses, le film reste l’un des meilleurs de la série. Grâce à son, désormais célèbre, générique en dessin animé (rempli de gags et de clins d’œil au cinéma), à l’antagonisme qui s’intensifie entre le commissaire Dreyfus – mémorable Herbert Lom avec son regard de fou – et son inspecteur gaffeur et aux nombreuses répliques vachardes qui émaillent ce retour : « A côté de Clouseau, Attila était un volontaire de la Croix Rouge ».

Photo Dreyfus et Clouseau
Saluons enfin la qualité de version française et l’excellente interprétation de Michel Roux qui prête sa voix à Peter Sellers. Ainsi que la brillante traduction de certaines phrases chocs du film. La plus fameuse étant celle que l’inspecteur lance à son jaune ami Kato qu’il vient d’assommer en traître : « Ta braguette est béante et ta défense est branlante ». Imparable !