Vers 50 avant J.C., Jules César et ses légions envahissent la Bretagne. Réfugiée dans son dernier bastion, la reine Cordelia décide d’envoyer Jolitorax sur le continent.
Sa mission ? Ramener à temps la fameuse potion magique du petit village d’irréductibles Gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur venu de Rome.
Décidément, l’album Astérix chez les Bretons porte chance à ses diverses adaptations cinématographiques.
Après le dessin animé réussi de Pino van Lamsweerde en 1986, la transposition concoctée par Laurent Tirard réjouit et fait de cet Astérix et Obélix : Au service de sa majesté, le meilleur des quatre films consacrés aux aventures du petit gaulois.
Loin devant Astérix et Obélix contre César et à des années lumière du calamiteux Astérix aux Jeux Olympiques, le film de Laurent Tirard surclasse même Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat qui ressemblait plus à un show Jamel Debbouze à la sauce de Les Nuls qu’à une restitution irréprochable de l’humour façon Goscinny et Uderzo.
Fidèles aux grandes lignes de l’intrigue, à laquelle ils mêlent habilement celle d’Astérix et les Normands, le cinéaste et son scénariste sont parvenus à réactualiser le récit original en le truffant d’anachronismes et de clins d’œil dans l’air du temps (on croise ici un sans-papyrus) que n’aurait pas renié René Goscinny.
Ce retour à l’esprit Gaulois a le mérite d’être agrémenté d’une pointe d’émotion qui permet enfin aux personnages de papier de s’humaniser et de donner, cette fois, matière à jouer aux comédiens.
Avec Edouard Baer dans le rôle titre, Astérix trouve là son meilleur interprète, tandis que Gérard Depardieu frise le sublime dans les braies d’Obélix. Quant à Vincent Lacoste, il prouve après Les beaux gosses qu’il n’a pas son pareil pour jouer les « djeuns » tête à baffes.
Face à ces trois là, le reste de la distribution est irréprochable : de Guillaume Gallienne à Valérie Lemercier, avec un petit coup de cœur pour les Normands Bouli Lanners et Danny Boon, respectivement Grossebaf et Tetedepiaf.
Bref, après un Petit Nicolas peu convaincant, Laurent Tirard semble être enfin tombé dans la potion magique – et humoristique – de Goscinny tout en renouant avec la verve (et l’interprète) de son premier film : Mensonges et trahisons et plus si affinités.
Avouez qu’il y a de quoi retrouver le sourire et donner envie de faire un banquet.
Mais, une fois n’est pas coutume, laissons le choix de la festivité à Jules César (Luchini dans un joli numéro d’autosatisfaction) : « Préparez une petite orgie ! Ça fait toujours plaisir. »
Certes, n’est-il pas ?
Je comprends maintenant que je n’aimerais pas lire les BD… Car les gens semblent grandement préférer ce dernier opus aux trois autres (même à celui de Mission Cléôpatre !!) du fait de sa grande fidélité à la BD…
Pour ma part, je ne pensais pas que l’humour Astérix était aussi bas, mal fait, grotesque. Sans parler des anachronismes à gogo (bien qu’il y en ait un ou deux vraiment appréciables) qui dénaturalisent tout à mon goût.
Pour ma part, je n’ai pas du tout aimé, Sensei …. je prèfère de loin « MIssion Cléopatre » qui reste le meilleur de la franchise ^^.
C’est pas seulement plus fidèle à la BD que les autres opus ; c’est simplement plus fin que les autres !
On a beau connaître la BD pratiquement par cœur, on a énormément de plaisir à découvrir une adaptation au ciné.
Oui, Vincent, les anachronismes sont déjà légions dans la BD … Mais comment résister quand Luchini reçoit un message urgent par pigeon et demande qu’on le lui passe tout de suite, avant de retourner l’animal contre son oreille en s’impatientant de ne pas entendre son correspondant ?
En ce qui me concerne, j’invite chacun a relire les Astérix, ceux de René Goscinny et Albert Uderzo (On peut oublier ceux qui n’ont pas été édités par Dargaud : ça fait donc 24 BD). Et il n’est pas besoin de défendre ici une BD qui a déjà été vendue à plus de 350 millions d’exemplaires …
Je partage tout ce qu’écrit avec un constant talent Marcorèle.
Même si pour ma part, j’ai adoré Mission Cléopatre, que je revois inlassablement. Oui Djamel avait fait du Debbouze, mais il était parfait dans ce rôle !
Dans cet Astérix là, on ne peut contester que Depardieu fasse bien plus que du Depardieu ; Luchini, qui m’énerve généralement, s’efface pour jouer César ; et Danny Boon développe une belle palette de jeu aussi, comme Valérie Lemercier même pas hystérique … Bref, y’a rien à jeter ! (peut-être Vincent Lacoste quand-même, qui est selon moi bien au dessous du niveau général, mais c’est son rôle d’être immature et gonflant …). C’est le retour des metteurs en scène ! Laurent Tirard a manifestement réussi à leur faire faire leur métier d’acteurs, et c’est une très bonne nouvelle.
Clavier, qui ne m’a jamais complètement convaincu a disparu, et ça laisse très heureusement de la place aux autres acteurs. Edouard Baer, même s’il est un peu grand par rapport à son compagnon, assure parfaitement le rôle.
Oui, la densité de gags est inférieure à Mission Cléopâtre où on se tord de rire du début à la fin.
Mais la question n’est pas de classer en ordre de préférence les Astérix et Obélix au cinéma, elle est de savoir s’il faut aller voir le dernier ! Oui, il faut y aller, sans réserve ! (à part d’y aller un jour de mauvaise humeur, ce serait gâcher : il faut accepter d’y aller pour rigoler …).
J’en connais des vraiment difficiles question humour au ciné, qui ont adoré et qui sont déjà prêts à y retourner … C’est pas un argument, ça ?
« Eh bien après ce travail pacificateur, il ne nous reste plus qu’à rentrer en Gaule ! »
comme dit si bien Astérix, dans « Astérix et les Goths », de Albert Uderzo et René Goscinny, aux éditions Dargaud (1963) -page 44.