Alors qu’un violeur de jeunes femmes sévit en ville, Déborah doit faire face à la disparition inexplicable de son mari. Peu à peu, son existence dorée se fissure devant les révélations qui commencent à accabler son époux. Ce dernier a-t-il autrefois agressé sa jeune sœur ? A-t-il un lien avec le tueur en série qui sévit la nuit à la sortie des bars ? Autant de questions qui inquiètent Déborah alors qu’un repris de justice rode autour de sa grande maison.

En adaptant un polar américain de Carlene Thompson, Jean-Pierre Mocky ne s’est même pas donné la peine de transformer les prénoms américains de ses personnages, ni certaines de leurs fonctions qui semblent bien étranges dans l’univers franchouillard qu’il met en scène.
Tourné en vidéo avec le rendu d’un petit film amateur et joué par des acteurs dont les prestations, ni convaincantes ni convaincues, semblent toutes droites sorties d’une sitcom des années 80, Tu es si jolie ce soir ne parvient jamais à effrayer ni même à émouvoir. Pourtant, l’intrigue, avec plus de moyens et moins de désinvolture, avait certainement de quoi tenir en haleine. Devant ce ratage où rien ne fonctionne (pas même la petite chanson composée pour l’occasion par Vladimir Cosma), on ne peut que regretter la grande époque du cinéaste, celle des Compagnons de la marguerite ou de La grande lessive (!), dont la causticité semble s’être émoussée avec l’âge. Quel dommage.