
Dans un monde où s’étale le plastique et la plastique, où les corps aiment se faire mal jusqu’à l’anormal et où la douleur s’est progressivement fait la malle, un Artist performer se fait extraire des tumeurs fatales lors de spectacles pas banals. Le reste du temps, il dort dans un lit fœtal, assouvit ses frugales fringales en déglutissant de manière gutturale et enquête, toujours en position fécale (à cause d’une douleur scrotale ?), pour le compte d’une peau lisse inquisitoriale qui cherche à lutter contre la prolifération de ces mutations corporelles aussi spéciales qu’illégales…
Le retour de David Cronenberg, dont on avait plus de nouvelles depuis Maps to the Stars, est-il dû à des raisons fiscales ou souhaitait-il boucler, après Vidéodrome et ExistenZ, une sorte de trilogie virale sur les mutations du corps humain ?
Avec Les crimes du futur, il semble, en tous cas, vouloir renouer avec le cinéma expérimental et marginal de ses débuts. Un poil caricatural, ce nouvel opus aborde de manière assez frontale les pulsions primales et triviales chères à l’auteur de Crash. Des obsessions comportementales qu’il illustre sous forme de plongées abdominales, au rendu vaginal ou anal, qui nous bringuebalent en de troubles virées intestinales lors de spectacles aux allures de bacchanales.

Dans ce grand fourre-tout sociétal, il envisage les dérives sexuelles et corporelles des affolés du dermographe et du bistouri chirurgical. Il pointe également du doigt le petit monde du « happening » où des « performers » usent et abusent de discours pontifiants pour expliquer leur « art », histoire de masquer la vacuité abyssale de leur démarche bancale.
Si le film peut s’enorgueillir de quelques jolies fulgurances esthétiques tout en offrant d’originales pistes de réflexion sur le devenir de l’humanité, il frôle plus souvent l’ennui intersidéral que le scandale. Viggo Mortensen à beau faire, son interprétation n’a rien de magistrale et Léa Seydoux, avec son jeu sous péridural, est aussi expressive qu’une sandale. Seule Kristen Stewart tire son épingle du jeu dans une amusante et chuchotante composition libidinale.
Loin d’être une renaissance commerciale pour le cinéaste canadien, ces Crimes du futur ressemblent à un dernier tour de piste plus machinal que magistral.
En effet, très mauvais, un ennui, K Stewart dans un rôle inutile et pourtant on l’apprécie !
Elle a rarement été aussi bien qu’ici. C’est déjà ça. Par contre, Cronenberg a fait mieux. C’est une évidence. 🙂
Original, mais un avis assez partial au final. Certes le film est bancal, mais pas banal.
Bonne réponse, sans cérémonial. Nous sommes d’accord au global… 😉
Dans tout cet étalage de chairal, je retiendral les courbales tout en rondales de la gente demoisalle Léa Seydoual.
(Pierre de Ronsard, extrait de « Poésie du cinématographe et de la Nouvelle Chairal »-1580)
Je croyais que c’était tiré d’une chanson de Jeanne Cherhal ? 😉 😀
Oh-la ! Y’a du niveau, ici !
J’avoue que ce film bizarre avait commencé d’éveiller mon intérêt, mais si tout le monde m’en dissuade, il se peut que je me ravise de ce premier élan …
Elle est belle, Léa Seydou ! Son corps s’exprime quand son visage se fige, non ? Dire qu’elle est aussi expressive qu’une sandale, n’est-ce pas un peu exagéré ? (Elle n’a pas des airs de Tom Cruise, tout de même !).Et puis, j’ai de longues conversations avec mes sandales, moi !
En tous cas, l’image a l’air intéressante, dans ce film, et la bande son m’a l’air très propre …
Ah, si tout le monde n’était pas unanime je me serais laissé tenter !
Bravo pour ta critique, elle aurait beaucoup plu à Gainsbourg.
Je ne sais pas si je le verrai, j’ai un peu peur du côté trash et gore