1910. Le comte de Clérambard, châtelain endetté, tente de sauver son château qui tombe en ruine en exploitant sa famille qu’il fait travailler nuit et jour pour confectionner des pulls. Sans scrupule, il n’hésite pas à nourrir les siens des chats et des chiens qui ont le malheur de passer sur sa propriété. Jusqu’au jour où l’apparition de Saint François d’Assise le transforme totalement, à la grande surprise de tous…

Cinéaste des personnages atypiques (hurluberlus, originaux ou, tout simplement, types mal dans leur peau), Yves Robert retrouve Philippe Noiret, après Alexandre le bienheureux, dans l’adaptation d’une pièce de Marcel Aymé. Avec l’aide de Jean-Loup Dabadie, dont ce fut leur première collaboration, il compose un drôle de film, gentiment libertaire et un brin anticlérical, qui perd lentement de sa saveur dès que la conversion de cette grande gueule de Clérambard a lieu. Au final, le fameux miracle (que seul le curé ne voit pas) ne se produit que dans le scénario car, à l’écran, le résultat peine à convertir les spectateurs.

Bien vite, en dépit des nombreuses qualités du film (couleurs chatoyantes, personnages féminins qui ne s’en laissent pas conter et répliques qui font mouche dans la bouche de toute une bande d’excellents acteurs), le spectacle s’essouffle suffisamment pour ne pas faire de cette fantaisie la comédie la plus réussie de son réalisateur. Clérambart est, néanmoins, un sympathique galop d’essai pour le tandem Robert / Dabadie avant des œuvres plus ambitieuses dont Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis seront les joyaux.