
1943. Afin de détourner les services de renseignement d’Hitler du projet des Alliés de débarquer en Sicile, deux officiers du renseignement britannique mettent au point un surprenant plan de désinformation. Une improbable propagande de guerre qui s’appuie sur l’existence du cadavre d’un agent secret qui n’a jamais existé.
Après l’excellent Miss Sloane, on comprend ce qui a pu plaire à John Madden dans ce nouveau jeu de dupes qui, cette fois, s’inspire d’un fait réel. Dommage que sa mise en scène, sage et fonctionnelle, oublie d’être aussi inventive que son sujet, le cinéaste préférant miser sur les ficelles, classiques, du long film académique porté par de solides acteurs.
Pourtant, il y avait matière à surprendre, notamment avec la présence de Ian Flemming (créateur de James Bond) parmi les initiateurs de cet improbable projet de manipulation de l’ennemi. Si les références à l’univers du célèbre espion et quelques pointes d’humour anglais (les tentatives de photos d’identité du cadavre) parviennent à capter l’attention, les méandres d’une intrigue plutôt dense finissent par noyer le spectateur tandis que la romance qui se noue en marge de l’action principale parasite inutilement le récit.
Si vous tenez absolument à découvrir cette histoire, vous aussi soyez rusé : attendez son passage à la télé.
« la romance qui se noue en marge de l’action principale parasite inutilement le récit », écrit Marcorèle ! C’est au moins qu’on peut poser comme postulat qu’au cinéma, romance parasite relève du pléonasme. il faudrait vraiment que le reste du film soit nul pour que ce soit la romance qui passe pour le film, non ?
Je connaissais cette affaire de manipulation de l’ennemi. Et j’attendrai qu’elle passe à la télé.
Quel temps lointain désormais, que celui où il fallait être subtile et habile pour réussir à berner ses ennemis.
Aujourd’hui, il suffit d’être équipé d’une grosse équipe de metteur en prose de messages mensongers sur les réseaux sociaux pour retourner une partie de l’opinion de l’ennemi et d’acheter quelques soi-disant patriotes à la solde de l’étranger, ayant une bonne audience après d’une autre masse de moutons près à suivre un sale type du moment (ou une femme, qui aura pour elle de pouvoir sembler maternelle, féminine ou tendre avec ses chats, que sais-je encore ?) que les moutons croirons parler haut, et le tour est joué ! Aucune subtilité et pourtant, ça marche !
A quoi bon en faire un film, quand la téloche vous les présentes en permanence, avec une nette préférence pour le bord extrême droite de l’écran …
Si j’ai l’occasion, je le verrai peut être ^^