Alors que son père vient d’être assassiné par son oncle, un jeune prince viking prend la fuite en jurant qu’il vengera son père, sauvera sa mère et tuera son oncle. Ça va chier !

Après le barbant et esthétisant The Lighthouse, Robert Eggers, et son cinéma pour hipsters, est de retour avec une fable nordique, pleine de bruit et de fureur, qui lorgne sur le Hamlet de Shakespeare. On le voit même arriver de loin le Robert, avec ses gros sabots et son humour chipster, quand on découvre qu’il a nommé son héros Amleth.
Contre toute attente, The Northman se laisse suivre agréablement, en dépit de sa durée et de son récit simpliste, porté par une mise en scène énergique et expérimentale où se mêlent violence barbare et scènes oniriques destinées à faire dresser les poils (de barbe) de cinéphiles amateurs de joints cinématographiques.
La distribution impeccable participe pour beaucoup au charme de l’ensemble (sauf, peut-être, Nicole Kidman qui fait carrément peur) ainsi que les décors grandioses de l’Islande.
Du grand spectacle viscéral (comme on dit aujourd’hui) qui se veut aussi beau qu’intelligent mais ne prend, finalement, que peu de risque en surfant sur la mode Viking qui a fait le succès de plusieurs séries récentes.
Quant à la morale de toute cette histoire, c’est qu’on ne la fait pas à Amleth sans casser des œufs. Foi de Egg(er)s.