Suite à un burn-out, un comptable se retrouve au chômage. Deux ans plus tard, toujours sans emploi, Duval est contacté par un mystérieux homme d’affaires qui lui propose beaucoup d’argent pour retranscrire de mystérieuses écoutes téléphoniques. Il se retrouve bientôt mêlé à une sombre affaire politique…

Avec La mécanique de l’ombre, Thomas Kruithof redonne quelques lettres de noblesse à un genre passé de mode dans le cinéma français depuis la fin des années 80 : celui du film d’espionnage. Et c’est avec une certaine habileté que le cinéaste montre le recrutement d’un homme de la rue, ancien alcoolique fragilisé par le chômage, et sa lente descente dans un monde grisâtre parallèle au nôtre, celui des services secrets. Un monde dont la porte d’entrée est l’appartement vide où Duval passe ses journées à retranscrire, sur une machine à écrire, les cassettes audio qu’on lui transmet chaque jour. Un univers kafkaïen que le cinéaste parvient à rendre crédible en cadrant au plus près les agissements de Duval et en privilégiant les ambiances nocturnes et les petits matins ternes. Pour appuyer son propos, il peut compter sur la présence désabusée et taciturne de François Cluzet (parfait en homme qui tente d’échapper au piège qui se referme sur lui) ainsi que sur la performance glaçante de Denis Podalydes. Une mécanique de l’ombre bien huilée mais un peu trop nébuleuse qui cumule les facilités de scénario. Pas de quoi gâcher, néanmoins, le plaisir que l’on peut prendre à ce petit thriller efficace.