Tirée d’un récit du prolifique Philip K. Dick, dont l’œuvre a inspiré nombre de films de science-fiction, cette histoire d’un homme capable de voir son futur deux minutes avant qu’il n’arrive avait de quoi ouvrir des perspectives au scénariste le moins inspiré. Pourtant, jamais le film de Lee Tamahori n’exploite de manière satisfaisante les deux minutes qu’offre ce don de clairvoyance, le réalisateur se contentant d’illustrer ce pouvoir de manière ludique dans des chasses à l’homme variées mais sans véritable enjeu. Seul le retournement final, qui devrait en frustrer plus d’un, laisse entrevoir, mais un peu tard, l’énorme potentiel de ce sujet.
Paradoxalement, Next annonce la chute inexorable d’un Nicolas Cage qui allait, la décennie suivante, gâcher son talent entre films pitoyables et coiffures improbables. Entraînant dans sa chute une Jessica qui, bien que belle, n’allait pas tarder à voir sa carrière couler une Biel. Sans oublier une Julianne Moore caricaturale en agent de terrain coriace et un Peter Falk fatigué dont ce fut l’un des derniers rôles.
L’absence d’anticipation sur de tels thèmes reflète bien l’une des grandes faiblesses actuelles de l’usine Hollywoodienne qui préfère privilégier la forme au fond, tout en fermant les yeux sur les catastrophes annoncées. Next