Maire d’une ville de Seine-Saint-Denis (ou d’une ville du 9.3 comme on dit aujourd’hui pour être dans le vent du simplisme) Clémence veut sauver, avant la fin de son dernier mandat, une cité vétuste et insalubre où prolifèrent les marchands de sommeil. Mais la possibilité d’un destin national fait ressurgir ses ambitions politiques…

On fait le débrief ? Du moins, si c’est votre projeeeeeeeeet !
Après avoir abordé les méthodes des services secrets dans l’efficace thriller d’espionnage La mécanique de l’ombre, Thomas Kruithof nous revient avec un film politique dont le titre renvoie à une cynique formule de com pol passée à la postérité grâce à Jacques Chirac : « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. » Un élément de langage utilisé de manière systémique par les think tank (qui ont une appétence certaine pour cibler le fric avec des formules plus faciles que disruptives) et repris par les politiques de tous poils pour mieux faire avaler les couleuvres de la démocratie participative à leurs con-citoyens.
Les promesses, ce sont celles que s’est faite Clémence sur la fin de son mandat.
Ce sont aussi celles que tentent de lui vendre son dir’cab (Reda Kateb, parfait) et la première adjointe, lors d’une réunion publique, pour tenter de calmer les habitants d’une cité en colère juste avant les élections. S’ensuit un thriller politique plutôt bien mené où le cinéaste scrute avec une certaine acuité les manœuvres politiciennes et pointe du doigt les divergences stratégiques entre politique nationale et locale (bref, entre Start-up nation et fiefs régionaux), brocardant au passage les jeunes gommeux en costume-cravate des cabinets ministériels ainsi que les vieilles badernes qui s’accrochent à leurs fonctions et à leur marque de teinture pour cheveux. Alors même si le final (avec son haletante course aux chèques) relève plus d’une jolie utopie que d’un scénario plausible, ces Promesses, aux visées sociales et solidaires, méritent amplement vos suffrages.