Affiche du film La conquête
L’ascension et l’accession de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République.
Rares sont les films, notamment français, qui osent parler de politique en se penchant sur des évènements récents.
Xavier Durringer s’y risque et nous livre une réjouissante dénonciation du cirque médiatique qui parasite aujourd’hui la politique. Un jeu de dupes parsemé de petites phrases assassines que dégainent tour à tour chacun des protagonistes. Des bons mots destinés à alimenter des médias de moins en moins indépendants qui préfèrent se focaliser sur la forme plutôt que sur le fond.
Au travers d’une succession de petites saynètes, La conquête dessine en creux le tableau pas très reluisant d’une action politique peu visionnaire qui ne se distingue plus que par ses coups tordus et où les électeurs en sont réduits à voter pour des produits marketing plutôt que pour des idées.
Une approche hardie qui séduit autant qu’elle handicape. Le cinéaste, en mettant en scène des politiciens encore en fonction, se prive hélas de toute charge satirique ou prises de position qui risqueraient de lui coûter un procès.
Reste que les performances de Denis Podalydes, Bernard Le Coq, Florence Pernel, Samuel Labarthe et Hippolyte Girardot valent vraiment le détour. Chacun parvenant à trouver l’essence de son personnage sans jamais sombrer dans l’imitation facile. Un véritable tour de force.