A Mexico, la vie quotidienne d’une servante indigène au sein d’une famille de la classe moyenne au début des années 70.
Pour ce récit autobiographique qui lui tenait à cœur, Alfonso Cuarón a composé un remarquable écrin cinématographique en cinémascope doté d’un noir et blanc somptueux et de magnifiques plans séquences. Une virtuosité formelle qu’il met au service d’une histoire simple où il est surtout question d’amour envers et contre tout. Un film intimiste qui permet également au réalisateur des Fils de l’homme de rappeler les disparités de classes qui fracturaient son pays ainsi que la situation politique instable d’alors illustrée par une hallucinante scène de répression d’une manifestation étudiante. Mais, tout à sa maestria, Alfonso Cuarón peine aussi à captiver, sa caméra semblant le plus souvent glisser sur les gens comme sur les évènements. Et il faut attendre un accouchement sous tension ainsi qu’une dangereuse baignade dans une mer houleuse pour que le cinéaste réussisse enfin à émouvoir.
Les acteurs, tous excellents, participent incontestablement au charme de ce film sensoriel auquel il ne manque qu’un petit supplément d’âme pour pouvoir prétendre au titre de classique.
C’est tout de même de la belle ouvrage, une forme de réalisme poétique qui rappelle le cinéma nostalgique italien.
Oui, d’où mon « Formidable ». Petit bémol sur l’émotion qui peine à poindre et m’a laissé un peu à distance du récit. 😉
Je le regarderai celui-ci 🙂
J’avais adoré « Le fils de l’homme », qui nous contait également les fractures de notre société, dans une atmosphère très sombre ; un peu ce que tu décris ici. J’ai loupé le film, je vais essayer de le voir. 谢谢你 !
Ah oui, magnifique en tous points Les fils de l’homme. 🙂
Superbe film, en effet ! Touchant et intimiste, en même temps que le regard sur les classes sociales est simplement réaliste ou fataliste.
Alfonso Cuarón est mexicain, et semble vouloir le rester pour ce film malgré sa collaboration apparemment nécessaire avec le grand capital.
Pour répondre à la réserve de Marcorèle sur les moments d’émotion et de supplément d’âme, je propose au contraire que Cuarón, libre de ses choix, a volontairement gardé une distance de suggestion en effleurant pudiquement les choses, ce qui n’empêche pas de tout saisir du propos …
En tous cas, avec Roma, on redescend sur Terre et il se passe des choses dans la tête des gens et entre les gens. C’est une sorte d’antithèse de Gravity …
Le gros problème de Roma, c’est le sous-titrage en français ! Comment oser présenter un tel torchon ? A croire que la bande d’Hanouna a créé une boite de traduction ! C’est insupportable et ça gâche forcément cet excellent film pour les francophones !
Déjà qu’il fallait avaler que ce soit un film Netflix … Ca semble d’ailleurs être la cause du problème de traduction. Sans compter qu’ils avaient merdé en proposant aux espagnols un sous-titrage en castillant du film tourné en espagnol comme on le parle au Mexique, comme si les mexicains parlaient un dialecte lointain de l’espagnol et incompréhensible pour un ibérique … Bourde et rebourde !