Un homme, qui a perdu l’héritage de sa femme en voulant jouer en bourse, s’associe au courtier véreux qui l’a fait plonger pour tenter de récupérer ses billes face aux gros requins de la finance.
S’inspirant d’un scandale financier et politique survenu en 1974 autour du sucre, le film de Jacques Rouffio offre une satire réjouissante du monde de la finance et de ses magouilleurs en cols blancs : ministres, conseillers et banquiers. Sans oublier les courtiers qui avaient encore la cote avant l’avènement des marchés électroniques.
Une charge féroce dont la force est de rester toujours compréhensible, même si l’on ne saisit pas toujours les tenants et les aboutissants de ce qui est évoqué à l’écran, et dont le verbe truculent est porté par deux comédiens épatants. La rencontre entre la gouaille de Gérard Depardieu et le jeu timoré de Jean Carmet accouche d’un duo d’anthologie (« Hein, mon Didi ! ») autour duquel gravite une fabuleuse galerie de seconds rôles où domine la prestation ambiguë de Michel Piccoli en puissant magnat de l’ombre.
Et quelle clairvoyance dans le propos. Amusant – et inquiétant – de voir comme tout ce qui est décrit en 1978 s’est reproduit en 2008, lors de la crise des subprimes. Lorsque les banques, après avoir spéculé sans vergogne sur l’immobilier, ont dû être renflouées par l’État pour éviter la faillite tandis que les contribuables devaient éponger leurs dettes. Un système fait par et pour les riches où les petits sont toujours les dindons de la farce, voilà ce que dénonce Jacques Rouffio. Et il est désolant de voir qu’aucun réalisateur français n’a repris le flambeau de ce cinéma engagé filmé avec un air dégagé. C’est ce qui fait aujourd’hui tout le prix de ce Sucre qui continue de laisser sur la langue sa drôle d’acidité amère.
Excellent film, dont je garde un très bon souvenir ! Depardieu et Carmet forment un duo très amusant et cynique !
Je ne lai pas vu !
Ca a l’air excellent !
Je ne voudrais pas en rajouter, mais ce sont les banques étasuniennes qui ont merdé avec leurs prêts en croyant que l’immobilier US continuerait de prendre de la valeur indéfiniment, et que personne n’a tiré la sonnette d’alarme au pays du tout est permis du moment que ça rapporte !
Nous, nous avons fait comme d’habitude : nous nous sommes fait plumer quand ils nous ont refilé leur merde certifié grande qualité par leurs organismes de cotation ! Et nous payons encore les dégâts vu qu’on se serre les coudes quand le bateau coule, alors que les étasuniens laissent tomber les victimes et redémarrent aussi sec avec les nouvelles forces vives !