Affiche du film Love & Mercy
Voilà un film biographique et musical qui a le mérite de sortir de l’ordinaire.
Remercions Bill Pohlad de ne pas avoir cédé aux facilités de ce genre en vogue et de nous avoir épargné la déchéance de Brian Wilson, le cinéaste préfèrant s’attacher à deux périodes distinctes de la vie du brillant compositeur des Beach Boys qu’il a astucieusement mis en parallèle. D’un côté l’apparition des premiers troubles schizophréniques lors de la composition du célèbre album Pet Sounds en 1965, de l’autre le début de sa rédemption coïncidant avec la rencontre de sa future femme, Melinda Ledbetter, en 1985.
Deux acteurs se partagent le rôle principal et forment les deux faces d’un même disque. A Paul Dano les années 60 et à John Cusack les années 80. Dans cette mise en miroir, c’est le premier qui impressionne le plus par la gamme variée de son jeu qui éclaire le génie musical de l’artiste autant que la maladie qui le mine. C’est aussi la période qui semble avoir le plus intéressé Bill Pohlad qui redonne vie, avec talent, aux sessions d’enregistrement des musiciens et à la fièvre créatrice de Brian Wilson. Dommage que sur la face B, le jeu plein de tics de John Cusack, l’intrigue amoureuse et la confrontation entre Melinda et l’envahissant psychologue Eugene Landy soient beaucoup plus anecdotiques.
En dépit de ces quelques fautes d’accords, Love & Mercy réussit à séduire l’œil et l’oreille en parvenant à retrouver les Good Vibrations de ces garçons de la plage.