Affiche du film Taken 3
On reprend les mêmes et on re-recommence.
Accusé à tort de la mort d’un des siens, Bryan Mills n’a plus qu’une idée en tête : aller se faire cuire un œuf…
Non, je rigole !
Que les fans soient rassurés, la seule pensée qui passe toujours par la tête de cet ancien agent secret c’est de se venger !!!
Et si la vengeance est un plat qui se mange froid, on sent nettement dans ce troisième opus que Liam Neeson est pressé de l’engloutir encore tiède sous peine d’être vraiment « trop vieux pour ces conneries » comme le disait avec beaucoup de justesse Roger Murtaugh dans L’Arme fatale.
Parce que c’est vrai qu’un héros de film d’action qui se fait des couleurs pour paraître plus jeune ça ne le fait pas du tout. Surtout qu’il ne trompe personne lorsque, dès la première poursuite dans les rues de Los Angeles, une doublure le remplace pour courir ou sauter chaque palissade qu’il croise. Une agilité d’autant plus suspecte que, quelques minutes plus tard, le Liam a bien du mal à s’extirper du coffre d’une voiture.
Moins rance et porté sur la torture que dans les deux premiers épisodes, le récit ménage prudemment la police américaine qui – à la différence des flics français (Taken) ou turques (Taken 2) – n’est ni corrompue, ni trop incompétente.
Il vaut sans doute mieux éviter de se moquer des forces de l’ordre si l’on espère pouvoir tourner d’autres films sur le sol américain. Et c’est donc à l’excellent Forest Whitaker que revient la charge de relever le niveau, dans le rôle du flic chargé de l’enquête, plutôt qu’à un acteur de seconde zone.
Pour le reste, rien ne change.
Liam Neeson enfile sa veste en cuir noir pour faire « ce qu’il sait faire le mieux » et traîne sa grande carcasse dégingandé de scène en scène avec un air consterné ou constipé (on ne sait pas trop), affrontant cette fois un gang de russes amateur de poncifs : ils sont sans pitié, biturés et tatoués.
Remercions toutefois les scénaristes qui nous évitent le chef mafieux, nouveau riche, amateur de musique classique pour un truand friand de chaînes dorées et de slips kangourou.
Quant à Olivier Megaton, il monte une nouvelle fois son film à la hussarde – pour masquer son incompétence comme réalisateur ? – et hache systématiquement ses scènes d’action pour créer des moments de tension factices (Liam Neeson arrivera-t-il à se sauver avant l’arrivée de la police ?) ou pour faire gober à son public les pires invraisemblances (à l’image de cette improbable évasion d’une voiture poussée dans un ravin). Tournis assuré !
« Taken 3, c’est ici que tout s’achève » nous promet l’affiche.
Pourvu que ce ne soit pas une publicité mensongère…